Retour sur la dernière élection

Les récentes élections provinciales ont soulevé des enjeux auxquels nous devons réfléchir. Je vous propose de nous arrêter brièvement sur certains d’entre eux.

L’éducation

L’éducation a été la grande absente de cette campagne électorale et c’est navrant. Comme si l’éducation était étrangère à la santé d’un peuple et qu’elle n’avait rien à voir avec la création de la richesse, qu’elle soit économique ou sociale. L’avenir de toute nation repose sur sa capacité à instruire sa jeunesse et les changements faits au Québec durant la Révolution tranquille en sont la preuve. À trop être obsédés par le thème de l’économie, nous en sommes venus à écarter des enjeux qui ont des impacts économiques. L’arbre cache parfois la forêt et l’élection qui vient d’avoir lieu en est une parfaite illustration.

Pierre-Karl Péladeau

L’arrivée de PKP a soulevé des questions relatives à la concentration des médias. Bien que PKP ait juré ne jamais intervenir dans le contenu des médias lui appartenant, il ne faut pas pour autant sous-estimer les influences, directes et indirectes, que peuvent avoir ceux-ci.

La propagande n’est pas l’apanage des régimes despotiques. Elle existe aussi dans les sociétés démocratiques et l’avènement des médias de masse a permis à l’élite économique de faire valoir ses intérêts comme aucun autre groupe de la société n’est en mesure de le faire.

Sans tomber dans les théories du complot, qui sont généralement irrationnelles, il ne faut pas non plus tomber dans l’angélisme. Tous les propriétaires de journaux ont des intérêts privés à défendre, intérêts parfois confondus, consciemment ou non, avec le bien commun. Imaginez l’influence que peut avoir, par exemple, un journal local lors d’une élection municipale.

La démocratie représentative

Finalement, on doit retenir de cette élection que ce sont près de 60 % de nos concitoyens qui ont rejeté l’idée d’un gouvernement libéral. Élection après élection, les Québécois votent majoritairement contre le parti politique gagnant.

Nous sommes nombreux à espérer une refonte du système électoral. Un système proportionnel mixte permettrait de mieux représenter le choix des électeurs tout en contribuant à changer la culture politique pour rendre nos élus plus ouverts aux compromis.

Le cynisme des électeurs envers la politique n’est pas si grand qu’on le dit, ce sont les attentes et les aspirations des citoyens qui sont grandes et auxquelles il faudrait un jour répondre.