Le rêve éveillé de Laurent Rivard

Tournoi du March Madness 2013

Pour une deuxième année consécutive, le garde du Crimson de Harvard, le basketteur Laurent Rivard, participait au prestigieux tournoi de la National Collegiate Athletic Association (NCAA), mieux connu sous le nom de March Madness Tournament. À la suite d’une victoire historique contre le Lobos de New Mexico jeudi dernier, le Crimson de Harvard a dû s’avouer vaincu samedi face aux Wildcats de l’Université de l’Arizona. Pour le Montarvillois Laurent Rivard, qui s’est entretenu avec le journal Les Versants par courriels, un rêve d’enfance vient d’être réalisé.

« Si quelqu’un m’avait demandé, quand j’avais 12, 13 ou 14 ans, si je croyais qu’un jour je rentrerais 5 tirs de 3 points pour battre la 10e meilleure équipe aux États-Unis, je ne crois pas que j’aurais dit oui », mentionne le garde de 6’5 du Crimson de Harvard.

Si l’ancien porte-couleurs des Cougars de Saint-Bruno, l’Association locale de basketball, parle ainsi, c’est parce que lors de la première rencontre du Crimson de Harvard au March Madness, jeudi contre le Lobos de l’Université de New Mexico, Laurent Rivard s’est illustré avec une récolte totale de 17 points, réussissant notamment cinq de ses neuf tirs de trois points. Une performance qui a permis à Harvard, qui l’a emporté 68-62, de causer une surprise dans le monde du basket universitaire, mais aussi de signer la première victoire de son histoire au prestigieux tournoi de la NCAA. « La victoire représente tout pour notre programme. Nous avons marqué l’histoire; ça représente nos efforts continuels durant l’année, et ça démontre aux plus jeunes joueurs que Harvard peut affronter et battre les meilleurs aux États-Unis. Cette victoire aidera grandement notre recrutement. »

Le gain est d’autant plus satisfaisant lorsqu’on prend en considération la suspension des deux cocapitaines, Kyle Casey et Brandyn Curry, en septembre dernier, pour leur implication dans un scandale académique. « Je dirais que la victoire nous satisfait davantage parce que nous avons eu à surmonter une grosse épreuve en début de saison. Sans nos deux vétérans, il ne restait qu’un joueur de dernière année. Nous avions donc une équipe très jeune. Personne ne croyait que nous nous rendrions au tournoi de la NCAA », de poursuivre l’étudiant en sciences de l’informatique. 

Une fin beaucoup plus positive

À la suite du gain contre New Mexico, le Crimson de Harvard s’est frotté aux Wildcats de l’Université de l’Arizona samedi dernier. Le résultat a été complètement différent cette fois, la rencontre se terminant 74-51 en faveur des Wildcats, et Rivard étant limité à un seul tir de 3 points en 6 tentatives. Ce revers écartait par le fait même Harvard du March Madness et mettait fin au rêve d’enfance de Laurent Rivard. « Cette expérience représente le même rêve que l’an dernier, mais avec une fin beaucoup plus positive. Pour un joueur de basketball, il n’y a pas beaucoup de choses plus plaisantes que de gagner un match au March Madness; de remporter une partie tout en représentant une des meilleures universités au monde, et de connaître une très bonne performance individuelle, il n’y a rien de mieux. La seule chose qui me vient en tête, c’est de gagner plusieurs matchs au March Madness, ce que nous tenterons de faire l’an prochain! »

Au cours des derniers jours au Québec, toute l’attention était portée sur le jeune homme de Saint-Bruno-de-Montarville en train de briller aux États-Unis dans un des plus grands évènements sportifs de la planète. Son ami et concitoyen Simon Bibeau, membre des Redmen de McGill, était même à l’animation des matchs, présentés sur les ondes de RDS2. La télé, les journaux et toute la communauté du basketball ont suivi les exploits de Laurent Rivard. Est-ce beaucoup de pression? « Je ne sens pas vraiment de pression, mais je crois que l’attention portée sur moi aidera les jeunes Québécois à réaliser que rien n’est impossible, qu’avec l’aide de ma famille, de mes coéquipiers et de mes entraîneurs, j’ai su persévérer. J’espère pouvoir servir de modèle pour les enfants qui ont un rêve en tête et qui veulent l’accomplir à tout prix. »