Vingt ans à former les karatékas

Centre de karaté Saint-Bruno | Dojo Kyokushin

Le Centre de karaté Saint-Bruno | Dojo Kyokushin soulignait en septembre dernier son 20e anniversaire. Sensei Pierre Rouillier s’est assis avec Les Versants pour parler des hauts et des bas de ces 20 dernières années.

Le 12 septembre dernier, l’école de karaté a commémoré l’événement sous forme de portes ouvertes et d’une démonstration avec quelque 30 élèves. « Vingt ans, cela représente beaucoup de sacrifices, beaucoup de travail. Quand nous avons ouvert en 1995, oui, l’objectif, c’était d’en faire une école de karaté, mais ça demeure un business. Au départ, les cinq premières années, ç’a été difficile. Après trois ans, nous avons commencé à payer nos dettes. Aujourd’hui, je peux dire que nous vivons de ça depuis 18 ans », mentionne Sensei Pierre Rouillier, ceinture noire 4e dan.

Le directeur de l’école avoue avoir reçu beaucoup d’aide de son épouse dans cette aventure, puisque ce n’était pas facile. Celle-ci, Sensei Sonia Ouellet, ceinture noire 3e  dan, fait également partie de l’équipe de professeurs. « Elle m’a apporté l’aide nécessaire pour garder le dojo debout », déclare Sensei Pierre Rouillier, un soudeur de métier. Au départ, il travaillait dans la rénovation de jour, et donnait des cours de karaté en soirée.    

Aujourd’hui, le Centre de karaté Saint-Bruno | Dojo Kyokushin compte 240 membres actifs, dont 100 enfants de 4 à 12 ans. Ceux-ci sont entraînés par une douzaine de professeurs. Mais depuis son ouverture, près de 2130 membres fréquentent ou ont fréquenté l’établissement. Parmi ceux-ci, plus de 70 ceintures noires ont été décernées, et ce, à des membres de tous âges comptant autant de femmes que d’hommes. « Parmi mes profs, j’ai des élèves qui ont gradué au cours des années. Je suis assez fier de ça. »

Depuis le déménagement, en l’an 2000, le succès de l’école n’a jamais cessé de grossir. Les jeunes participent à des compétitions, notamment à Vancouver et en Asie. C’est le cas de Simon Deguire, qui sera au Japon en novembre dans le cadre d’un tournoi de championnat du monde. Mais le dojo Saint-Bruno a aussi formé des karatékas élites : Dominic Adam a été champion d’Amérique du Nord en 2001, Isabelle Venne a été sacrée championne en combats, et Dominique Matteau championne en katas. Le bouche-à-oreille a fait le reste du travail. « Nous avons une belle réputation. Nous sommes très actifs en compétition et avons vécu de bons moments. D’autres sont à venir aussi. Mais ce qui me rend le plus fier, c’est tout ce qui entoure l’école. Nous sommes une grande famille; tout le monde se connaît, tous s’entraident », de continuer Sensei Pierre Rouillier.

Le respect, la discipline, la concentration, le contrôle de soi, le caractère, la posture, la façon d’être sont les bases de l’enseignement au Centre de karaté Saint-Bruno | Dojo Kyokushin. « Le but n’est pas de mettre ça en pratique uniquement dans le dojo; nos membres doivent aussi utiliser leurs connaissances à l’extérieur, avec leurs parents, leurs enseignants, leurs amis, les étrangers. Le karaté est un art martial. Nos élèves apprennent aussi à ne pas s’en servir pour faire mal, mais pour se défendre si le besoin s’en fait sentir, s’éloigner des problèmes. C’est de l’autodéfense », déclare le père de trois enfants. Deux d’entre eux, sa fille de 14 ans, et son fils de 17 ans, sont respectivement ceintures verte et noire.  

Petit bonhomme, Pierre Rouillier avait une idole : Bruce Lee. Il y a 25 ans, il est entré dans une école de karaté puis il a eu la piqûre. Il s’est inscrit sur place, et depuis, il n’a pas quitté cet univers. « C’est devenu une véritable passion », de conclure Sensei Pierre.