Julien Lamoureux fonde de grands espoirs

Ski de fond

Après avoir passé la saison estivale au Centre national d’entraînement Pierre-Harvey (CNEPH) en 2013, Julien Lamoureux est maintenant à temps plein au sein de cette équipe. De plus, le fondeur de Sainte-Julie, qui aura 21 ans dans un mois, a décroché une médaille d’argent lors des Jeux du Canada 2015, qui avaient lieu à Prince George en Colombie-Britannique l’hiver dernier. Entretien avec un athlète en ascension.

Les Versants : Comment as-tu trouvé ton expérience aux Jeux du Canada 2015?

Julien Lamoureux : C’était vraiment enrichissant! En gros, c’était comme aller aux Jeux olympiques, mais en plus petit. J’ai adoré mon expérience et je suis vraiment heureux d’avoir eu la chance de participer à ce type d’événement. Les Jeux du Canada ne reviennent qu’aux deux ans, en alternant entre été et hiver. Par le fait même, cette compétition est réservée aux athlètes U23, donc c’était ma dernière chance de pouvoir y participer en ski de fond. C’était un très gros objectif que je m’étais fixé pendant toute l’année dernière et à chaque moment plus pénible ou d’épuisement à l’entraînement, je me remettais cela en tête et je continuais à travailler fort pour atteindre mon but.

Les Versants : Qu’est-ce que ça fait de remporter une médaille d’argent à cette compétition d’envergure?

Julien Lamoureux : J’ai remporté ma médaille d’argent au relais 4 x 5 km pour Équipe Québec. Les deux premiers skieurs faisaient une boucle de 5 km en style classique et les deux derniers, une boucle différente, mais cette fois-ci en style libre. Pour ma part, je skiais le deuxième relais (en classique) de notre quatuor, accompagné par trois de mes compagnons sur le CNEPH lors des trois autres relais. Ce fut un beau moment partagé avec eux! Il n’y avait qu’une seule catégorie, soit les moins de 23 ans. L’Ontario a remporté la course et la Colombie-Britannique a pris le troisième rang.

Les Versants : Que retiens-tu de ton expérience sur le programme d’été du CNEPH?

Julien Lamoureux : Ce fut très bénéfique pour moi. En fait, ça m’a permis de voir à quoi ressemblait la vie d’athlète à temps plein et d’apprendre des athlètes qui étaient déjà au Centre d’entraînement depuis quelques années. Tu vois alors avec quel sérieux tu dois t’entraîner pour pouvoir un jour devenir le meilleur, mais aussi qu’il n’y a rien de mal à déconner de temps en temps. Il ne faut pas oublier qu’il est toujours important d’avoir du plaisir avant tout. Bref, ce furent mes premiers pas vers un certain professionnalisme dans mon sport.

Les Versants : Maintenant que tu fais partie de cette équipe à temps plein, qu’est-ce que tu apprends et quels privilèges en retires-tu?

Julien Lamoureux : Je trouve cela très motivant de s’entraîner avec les meilleurs skieurs du Canada quotidiennement. Comme on est une dizaine d’athlètes, tu peux apprendre quelque chose de nouveau tous les jours d’un athlète différent, que ce soit au niveau technique ou de tes limites physiques personnelles, car tu te fais pousser au bout de toi-même par tes coéquipiers à l’entraînement. Je pense que ce que je pourrais qualifier comme mes privilèges serait que je suis entouré d’une super équipe de professionnels. Autant les entraîneurs, que le préparateur physique, la massothérapeute, la physiothérapeute, le médecin; tout le monde joue un rôle important dans le développement de l’athlète. Je suis choyé d’avoir une telle équipe qui me soutient.

Les Versants : Es-tu toujours du Club de ski de fond Montériski, basé à Saint-Bruno-de-Montarville?

Julien Lamoureux : Oui, toujours. Lors des compétitions, je m’inscris comme membre du Club Montériski, mais faisant partie de l’équipe du CNPEH. Bien que je vive maintenant au Mont-Sainte-Anne près de Québec du mois de mai jusqu’à décembre pour travailler avec mes entraîneurs du Centre Pierre-Harvey, j’essaie de venir faire un petit tour de temps en temps aux entraînements de Montériski pour voir comment tout le monde se porte et essayer de motiver les plus jeunes à persévérer.

Les Versants : Comment qualifies-tu ton évolution et ta progression en ski de fond depuis les deux dernières années?

Julien Lamoureux : J’ai eu une progression plutôt constante, rien d’exceptionnel, mais je continue à travailler fort tous les jours, car je sais que c’est avec de la persévérance qu’on peut aller loin. Par ailleurs, j’ai surtout pris de la masse musculaire (15 à 20 lb), bien qu’il y ait encore du travail à faire de ce côté-là. Chaque année, nous faisons des tests physiques à deux ou trois reprises, ce qui nous permet de voir ce que l’on a à travailler ou au contraire, ce qui s’est déjà amélioré. Je continue toujours à avoir une certaine progression dans ces tests, ce qui est positif.

Les Versants : Quelles sont les compétitions les plus importantes auxquelles tu as participé?

Julien Lamoureux : Je crois que les Jeux du Canada seraient la compétition la plus importante à laquelle j’ai participé, mais les Championnats canadiens à la fin de la saison sont toujours aussi un gros objectif pour moi. Pour le moment, je n’ai fait que des courses au Canada (Whitehorse, Whistler, Canmore, Thunder Bay, Corner Brook, Prince George, Québec) et aussi aux États-Unis (Vermont). Toutefois, l’automne dernier, nous avons fait un camp d’entraînement de deux semaines sur un glacier en Autriche. Ce furent les deux plus belles semaines de ma vie et ça m’a vraiment donné le goût de compétitionner en Europe.

Les Versants : En quoi c’est important pour toi d’avoir des commanditaires et quels avantages ces entreprises ont-elles de commanditer Julien Lamoureux?

Julien Lamoureux : Le ski de fond est un sport émergent qui rejoint un pourcentage important de la population. C’est aussi une activité écologique, un sport associé à l’environnement, ce qui en soi serait un plus pour l’image d’une entreprise. Aujourd’hui, plus de 300 jeunes sont inscrits à l’École de ski du Mont-Saint-Bruno et plus d’une quarantaine dans le Club de ski de fond Montériski, mon équipe d’appartenance depuis plus de 10 ans. Une commandite de la part de ces entreprises pourrait leur donner une bonne visibilité chez les skieurs du Québec et partout où je vais, que ce soit au Canada ou aux États-Unis, grâce à leur logo placé sur mes vêtements d’entraînement et sur les réseaux sociaux. Je pense aussi qu’une entreprise et un athlète partagent plusieurs valeurs sur les plans personnel, sportif et communautaire. Tant dans une entreprise d’une dizaine ou d’une centaine d’employés que dans une carrière sportive, l’engagement, le dévouement et la passion pour ce que l’on fait sont des bases importantes pour se tracer un chemin vers la réussite. En somme, une bourse en argent de leur part me permettrait de mieux respirer financièrement, car à mon sport viennent s’ajouter les études et le montant à débourser pour la prochaine année s’annonce plutôt élevé. En effet, il m’en coûtera aux alentours de 20 000 $ pour poursuivre mon rêve avec le CNEPH et voyager aux différents camps et compétitions. Mes parents font ce qu’ils peuvent pour m’aider, mais avec les années, cela devient plus difficile de couvrir toutes ces dépenses. Aussi, cela leur permettrait de participer au développement d’un athlète de la région.

Les Versants : De quoi es-tu le plus fier dans ta carrière sportive?

Julien Lamoureux : Je suis certainement très fier de ma médaille d’argent aux Jeux du Canada! C’est ma première médaille à un événement aussi important. Mais ce dont je suis le plus fier est que j’ai toujours continué à pousser fort lors des entraînements et des courses, même si je venais de gagner une médaille aux Jeux du Canada ou que je venais d’avoir la pire course de ma vie. Je suis capable de mettre une mauvaise performance derrière moi et de me concentrer sur le moment présent. Je n’ai jamais abandonné et je n’abandonnerai jamais.

Les Versants : Est-ce qu’il y a des compétitions à venir pour toi?

Julien Lamoureux : Les gros objectifs de la prochaine année vont être de se qualifier pour les Championnats du monde Juniors/U23 en Roumanie et pour le Tour du Canada 2016. Ce sera la première fois qu’une compétition de ce genre aura lieu en sol nord-américain et il y aura plus de places de réservées pour des athlètes canadiens qu’à des événements de Coupe du monde normaux, car le Canada sera le pays hôte. Ce serait un avancement énorme dans ma carrière si je pouvais réussir à me qualifier à l’une ou l’autre (ou les deux) de ces compétitions-là.

Julien Lamoureux, qui entame sa deuxième année dans la catégorie U23, sera en camp d’entraînement à Canmore, en Alberta, du 19 juin au 4 juillet avec tous les membres de l’équipe nationale et des autres Centres nationaux.

Il étudie en kinésiologie à l’Université Laval depuis un an avec seulement un ou deux cours par session pour avoir un focus principal sur son sport.