Décision du Conseil de presse

Les Fêtes et l’achat local

Des commerçants des centres-villes de Saint-Bruno et Saint-Basile connaissent une période plus ardue pour les Fêtes. Selon quelques détaillants sondés par le journal, les ventes sur Internet et les grossistes sont leurs pires ennemis.

Statistique Canada dévoilait récemment que les consommateurs canadiens avaient dépensé plus de 8 milliards de dollars aux États-Unis en 2012. Chaque dollar déboursé à l’extérieur du pays influence l’économie canadienne, la création d’emplois locaux, et surtout, les entreprises locales qui jouent un rôle essentiel en contribuant à la prospérité et à la durabilité des quartiers.

Les centres-villes de Saint-Bruno et Saint-Basile n’y échappent pas, surtout avec les grands centres comme les Promenades St-Bruno et le Quartier DIX30 à proximité. Si l’on se fie aux commerçants interviewés, la qualité de leur service à la clientèle fidélise néanmoins celle-ci et leur permet de passer à travers des périodes de l’année plus difficiles.

Le « Vendredi fou » et le « Cyber lundi » sont deux événements qui font aussi mal aux petits entrepreneurs. Depuis 20 ans que la boutique Chaussures Classico est ouverte, sa propriétaire remarque que le magasinage sur Internet influence de plus en plus son achalandage. « Les petits se font manger par les gros. Internet a pris une grande place. De moins en moins de gens se déplacent en magasin, puisqu’ils achètent tout à distance, se scandalise-t-elle. Il est difficile pour les petits commerçants de concurrencer les grandes marques. Une chance que nous avons une clientèle fidèle. »

Le service à la clientèle : la clé

La Chaumière, la boutique Curiosité et la boutique gourmande Citrus & Pistachio ont le même refrain : la qualité du service à la clientèle est la clé du succès, même en période difficile!

Pour les propriétaires de La Chaumière, Sylvie Racine et Guy Descarries,la récession s’est plus fait sentir surtout il y a deux ans. Néanmoins, ils ne cachent pas que, depuis cette période, ils se remettent sans cesse en question. « Il est toujours très difficile de combattre les gros détaillants. C’est pourquoi nous remettons souvent en question le choix de nos produits, pour assurer un certain roulement qui piquera la curiosité des clients, surtout dans la période des Fêtes où les grands magasins ont des vitrines alléchantes et des bas prix », énoncent-ils.

Sylvie Thibault, de la boutique Curiosité, admet que « c’est plus tranquille cette année que les années passées, et Internet y est pour beaucoup ». Mais l’entrepreneure, qui est ouverte depuis 40 ans, a confiance en sa clientèle. « C’est bien beau magasiner sur Internet, mais les clients ont besoin d’essayer, de toucher, d’être rassurés par rapport à un produit, et c’est pourquoi ils reviennent. »

La boutique gourmande Citrus & Pistachio connaît sa première période des Fêtes et ne peut donc comparer, mais sa propriétaire, Daphnée Landry, est consciente des efforts à fournir pour se démarquer. « L’intérêt pour l’achat local est là, mais je pense que les réflexes ne sont pas encore tout à fait développés, rapporte-t-elle. L’achat en ligne, c’est très pratico-pratique, mais les commerçants ont aussi une valeur dans le service qu’ils offrent, en faisant essayer ou goûter leurs produits; ça apporte une touche plus personnelle. »

Les détaillants alimentaires, moins touchés

À la boulangerie-pâtisserie Le Bec Sucré, on ne sait plus où donner de la tête ces temps-ci! « La période des Fêtes est bénéfique pour nous, souligne Santiago Issazadeh, qui a ouvert il y a deux ans et demi. Nous avons trois fois plus de travail et de commandes qu’en temps normal! »

Du côté du Saucissier William J. Walter, le « boom » commence seulement. Marie Cailhier-Chartrand et son équipe se préparent aux 23 et 24 décembre, qui s’annoncent être « des énormes journées ». À l’inverse des autres, Mme Cailhier-Chartrand ne se sent pas trop menacée par les grandes surfaces. « Ce n’est pas parce que notre commerce est plus petit que nous vendons plus cher. Nos produits sont juste plus spécialisés et notre service est personnalisé. »

Néanmoins, Mme Cailhier-Chartrand est d’avis qu’« il faut vraiment garder le centre-ville vivant »; ceci permettrait d’attirer plus de clients.

Enfin, si vous n’avez pas complété vos emplettes des Fêtes, il est encore temps d’encourager l’achat local!