La Tribune jeunesse

Les gens du Sud n’aiment pas la pluie

L’auteure montarvilloise Patricia Portella Bricka a sorti récemment son deuxième livre intitulé Les gens du Sud n’aiment pas la pluie, dans lequel elle raconte l’histoire de sa grand-mère qui a eu une vie pleine de mystères, d’injustices et de misères; une vie remplie de fatalités, d’espoirs et de joies.

Femme de ménage chez les riches dès ses 10 ans, puis tour à tour chômeuse, mendiante, ouvrière d’usine, Carmen est une résistante. Née en Andalousie dans une famille d’aristocrates ruinés, elle subira les affres d’une pauvreté extrême avant d’être plongée dans la tourmente de la guerre civile espagnole. Elle traversera ce conflit du côté des républicains et sera forcée, devant l’avancée de Franco, de s’exiler en 1939, vers Alger, où elle sera  internée dans un camp de réfugiés pendant plusieurs années. Vingt ans plus tard, la guerre d’Algérie la plongera à nouveau dans un conflit qui la mènera, une fois de plus, sur le chemin de l’exode. »

À travers cette biographie romancée, Mme Portella Bricka remercie sa grand-mère pour tous les sacrifices qu’elle a dû faire dans sa vie et rend également hommage aux femmes, restées anonymes, qui ont vécu des choses semblables, mais qui ont participé à l’Histoire, avec un grand H, et qui l’ont marquée à leur façon.

L’histoire bouleversante de Carmen est aussi celle de tous ces enfants, ces femmes et ces hommes qui vivent encore aujourd’hui l’horreur des guerres et sombrent si vite dans l’oubli. Ce roman émouvant et captivant retrace leur résilience. « Ma grand-mère a eu une grande influence sur moi. Je l’admirais beaucoup parce qu’elle avait toujours la joie de vivre, malgré tout ce qu’elle avait vécu : un mari violent, les guerres, la pauvreté… Elle prenait le bonheur au quotidien, à petites doses », a exprimé l’auteure, en entrevue.

Il aura fallu attendre 20 ans après le décès de sa grand-mère avant que Patricia Portella Bricka ne s’assoie à sa table d’écriture et laisse libre cours à son inspiration. « J’ai entamé l’écriture de mon roman il y a deux ans. Au cours des mois qui ont suivi, je me suis rendue en France et en Espagne pour recueillir des témoignages, explique-t-elle. Cela m’a en effet pris 20 ans, mais j’ai toujours pensé écrire ce roman. Avant que ma grand-mère ne nous quitte, j’avais recueilli des bouts de son histoire, parce que je savais qu’un jour je m’y pencherais. »

Dans ce roman à deux voix, passé et présent se chevauchent. Au narrateur érudit vient s’ajouter le regard d’une enfant posé sur un passé qui lui est totalement étranger, elle qui n’a connu ni la faim ni les bombes. L’imagination prend alors le relais de la mémoire et transforme le récit en une vaste saga.

Les gens du Sud n’aiment pas la pluie est « une dose homéopathique de l’histoire de ma grand-mère, précise Patricia Portella. Seule l’imagination m’aide à redonner forme aux souvenirs qu’elle me racontait, et c’est tant mieux! J’ai toujours détesté les romans historiques. La fiction a quelque chose de plus léger, de plus libre… de plus authentique! »

Le livre de Mme Portella Bricka est disponible en librairie et en version numérique.