Derrière les mots

La récupération des mots en période électorale prend toute son ampleur. Les mêmes mots revêtent des sens différents selon celui ou celle qui les emploie, le contexte et les intentions de chacun (voir : Le Devoir du 11 août sur les stratégies, page 1, « Charest et Legault sur les traces de Harper »). Si on ne connaît pas le personnage et ce qu’il a fait auparavant, on ne peut décoder ce qu’il veut dire, à quoi il se réfère (voir : «  Le mirage François Legault », de Gilles Toupin, VLB). Ce qui compte, ce n’est pas de dire la vérité, mais l’image qu’on projette, instrumentalisée, aidée par de grands professionnels de l’image et de la communication qui apprennent aux individus quoi dire et ne pas dire, comment le dire, etc. Comme spectateur, se laisse-t-on séduire? À soixante-douze ans, engagée auprès des moins nantis depuis ma jeunesse, observatrice de la chose publique, je n’en reviens pas de l’arrogance et de l’effronterie des Charest, Legault et Marois quand ils parlent de développement, d’intégrité, de dignité, des besoins du peuple. Leurs discours et promesses adaptés à la campagne électorale semblent sortis tout droit d’un chapeau de magicien. Mais après…

Le printemps a démontré à quel point nous étions indignés individuellement et collectivement. On a l’occasion maintenant de passer à l’action en votant non pas pour des marionnettes et des opportunistes qui veulent se faire une carrière, mais pour des gens engagés qui sont impliqués depuis longtemps, qui travaillent à changer les choses, qui ont un projet de société plus égalitaire, un programme bâti plus démocratiquement avec une partie des 99 pour cent d’indignés et non avec le 1 pour cent de financiers.

Des forces neuves, intègres, sincères sont prêtes à se battre pour une société moins dysfonctionnelle. À mon avis, seules des personnes fortes comme Amir Kadir et Françoise David ainsi que leur équipe ont prouvé par leur présence constante, leur détermination qu’ils étaient capables d’assumer la responsabilité de bâtir le Québec tant espéré. Québec Solidaire m’apparaît comme la seule alternative possible, articulée, avec un bon sens acquis près des gens. Son programme construit pas à pas, depuis six ans, collectivement, à la suite d’une analyse sérieuse de notre Québec, reflète la réalité et nos besoins réels. Témoins de cette démarche démocratique aux valeurs progressistes, je serai fière de voter Québec Solidaire le 4 septembre et de me « TENIR DEBOUT ». C’est le vœu que je nous souhaite.

 

Élizabeth Gadoury

Saint-Basile-le-Grand