Le diocèse de Saint-Jean-Longueuil fait face à un déficit important

Le diocèse de Saint-Jean – Longueuil est confronté à un défi financier majeur : l’organisme accuse un déficit depuis au moins cinq ans, confirme l’évêque, Mgr Lionel Gendron, en poste depuis l’automne 2010.

Au cours de l’année 2010-2011, le manque à gagner s’est élevé à plus de 600 000 $ et en 2011-2012, il a une fois de plus franchi le cap du demi-million de dollars. Cette année, les responsables du diocèse prévoient un nouveau déficit de l’ordre de 360 000 $. Des mesures seront prises dans un proche avenir afin de réduire les dépenses. « Nous cherchons à établir l’équilibre financier dès l’an prochain », indique Mgr Gendron.

La pratique religieuse ayant diminué, les contributions dans les paroisses chutent sans cesse. De nombreuses personnes âgées quittent leur domicile familial afin d’aller vivre en résidence. Les églises se vident petit à petit. Le bilan consolidé des fabriques du diocèse a été déficitaire pour la première année en 2011-2012. De fait, le nombre de paroisses déficitaires a été supérieur à celui des paroisses ayant connu un bilan positif. Les revenus du diocèse ont subi ce contrecoup. Même la campagne annuelle de financement de l’évêque s’en est ressentie.

L’automne dernier, un comité de restructuration s’est penché sur des solutions à mettre de l’avant afin de réduire le déficit : une révision de l’organigramme et de la description de tâches a mené à des suppressions de postes. Quelques membres du personnel prendront le chemin de la retraite et d’autres seront appelés à se retirer plus tôt que ce qu’ils anticipaient. « Nous tentons d’humaniser cette démarche le plus possible », tient à préciser Mgr Gendron. N’en demeure pas moins qu’une certaine inquiétude subsiste parmi le personnel qui risque d’être touché par ces modifications.

La publication L’Actualité diocésaine qui existait depuis plusieurs années disparaît. Le diocèse utilisera plutôt les bulletins paroissiaux et son site Web pour diffuser ses informations.

Autre changement, Mgr Gendron de même que l’évêque auxiliaire Mgr Dicaire se départissent de leur résidence personnelle et d’un chalet. Le premier vivra en appartement, à Longueuil, et le second s’installera dans un presbytère. « Nous voulons donner un exemple et faire notre contribution; il faut refaire le capital du diocèse », signale au passage Mgr Gendron.

Ce dernier a récemment rencontré des membres de la communauté d’affaires de la Rive-Sud afin de mieux leur faire connaître le diocèse. Un souper-bénéfice auquel la population et les gens d’affaires seront conviés sera tenu le samedi 13 avril à Saint-Jean-sur-Richelieu. Ce sera la première fois que se déroulera ce type d’activité au diocèse. Un peu plus tard, à l’été, sera organisé un tournoi annuel de golf-bénéfice, à Longueuil cette fois, afin d’aider à rétablir l’équilibre budgétaire du diocèse.

Pour l’heure, les autorités ne prévoient pas vendre d’église ni d’autres bâtiments pour renflouer les coffres du diocèse. Cela ne fait partie d’aucun scénario à court terme.

Avenir

Devant la diminution des fidèles dans les églises, qu’adviendra-t-il de la pratique religieuse? « Nous nous en allons vers une église missionnaire dans laquelle la communauté chrétienne est centrale. Le sentiment d’appartenance à cette communauté requiert tendresse et amour et pas seulement d’y obtenir des services. C’est une communauté plus profonde dans laquelle on partage la parole de Dieu », d’ajouter Mgr Gendron.

Originaire d’un petit village du Nouveau-Brunswick, l’évêque du diocèse de Saint-Jean – Longueuil se rappelle qu’à l’époque de son grand-père, il n’y avait pas de prêtre dans la communauté, par manque de ressources, mais qu’il y avait tout de même des rassemblements organisés pour partager la foi chrétienne. Ses expériences de travail l’ont par ailleurs conduit à travailler en mission en Colombie, où il a formé des leaders de petites communautés en l’absence de prêtres également. Des changements risquent de se produire ailleurs aussi. Mgr Gendron s’attend à ce que d’autres églises soient vendues au cours des prochaines années. Même s’il existe des programmes de subvention pour la sauvegarde du patrimoine religieux, il deviendra difficile de trouver les sommes nécessaires pour la partie des travaux qui ne sera pas subventionnée.