Quarante ans de vie réduite en fumée

L’odeur âcre de la fumée était encore persistante ce mardi matin, alors que Pasquale Bastone, l’œil rivé vers l’amas d’objets calcinés, ne cachait pas sa tristesse devant 40  de vie réduite en fumée.

« On l’a construit avec nos cœurs et nos mains. J’y consacrais sept jours sur sept. En 10 minutes, c’était fini », a-t-il confié au journal Les Versants. À peine avait-il terminé sa phrase que deux clientes se sont approchées pour le consoler. « Ça fait 32 ans que je venais pour y manger, au moins une fois par semaine. On partage votre tristesse », dira la première, tandis que l’autre, tout en parlant d’une institution, demande à M. Bastone de prendre bien soin de lui.

Pasquale Bastone, ses frères et son fils dirigeaient le Restaurant Saint-Bruno depuis le tout début des années 1970. Tous les quatre ou cinq ans, des améliorations ont été apportées à ce lieu qui a pignon sur rue à Saint-Bruno. « On va essayer de faire plus beau. Je tiens à remercier tous les clients qui sont restés fidèles depuis 42 ans », de dire M. Bastone.

Quelque 25 personnes se retrouvent sans emploi. « Je suis allé voir ce matin le comptable pour que les employés puissent avoir les papiers nécessaires pour demander de l’assurance-chômage. Je veux remercier ces employés, dont certains sont là depuis environ 35 ans. »

M. Bastone souligne, à juste titre, que la perte du restaurant n’a pas de prix. « La valeur? Je n’en ai aucune idée, parce que j’ai mis ma vie dedans et beaucoup plus que ce que ça vaut réellement », a-t-il expliqué.

Il dit ignorer les causes exactes de l’incendie. Il a constaté, a-t-il poursuivi, que l’aspirateur ne fonctionnait pas. Son frère a remarqué par la suite qu’il n’y avait plus de courant. « Un client qui est venu chercher un repas a vu de la fumée sortir de la fenêtre et il a averti les employés », a relaté M. Bastone.

Il dit espérer rebâtir le plus tôt possible et souhaite une meilleure collaboration de la Ville en ce qui a trait à l’émission des permis.