Alerte Pétrole Rive-Sud sensibilise la population

Transport du pétrole brut d’Alberta

L’organisme Alerte Pétrole Rive-Sud (APRS) était de passage à Saint-Basile-le-Grand, le 21 janvier dernier, pour informer la population sur « les impacts climatiques majeurs et les risques sur l’environnement, la santé et la sécurité » du pétrole brut des sables bitumineux, en provenance de l’Alberta, par oléoduc.

Les municipalités de Saint-Bruno, Saint-Basile, Sainte-Julie et Boucherville sont directement touchées par le transport de ce pétrole, puisqu’un pipeline passe sous leurs pieds. Cet oléoduc passe entre autres par le côté nord du parc national du Mont-Saint-Bruno pour poursuivre son chemin vers Saint-Basile et aller sous la rivière Richelieu. Le pétrole qui y est transporté provient de l’Alberta et, avec un oléoduc âgé de 40 ans, plusieurs craignent qu’une fuite ou qu’un déversement ne se produise.

« Vous avez pu constater, comme nous, l’état de crise que le déversement des 28 000 litres de diesel a occasionné récemment dans l’agglomération de Longueuil et l’urgence de fournir de l’eau potable aux citoyens qui a déferlé. Imaginez maintenant si une telle situation arrivait alors qu’une brèche s’est créée dans le pipeline et que des milliers de pétrole brut sont déversés dans la rivière Richelieu et le fleuve Saint-Laurent. Deux grandes sources d’eau potable seraient alors contaminées! Que ferions-nous ?», soulignent les représentants de l’APRS, Louise Rémi et André Lachance.

Selon des données issues de rapports annuels du Bureau de la sécurité des transports du Canada, 118 déversements et 11 accidents (explosions, incendies, blessures et morts) d’oléoducs ont été rapportés en 2013. En 2002, les données étaient de 35 déversements et 20 accidents. La pire année en termes de déversements a été 2012, avec 173, et en termes d’accidents, 2003, avec un total de 21.

Les GES et le réchauffement

Le 6 mars 2014, l’Office national de l’énergie (ONE) donnait son aval au « Projet d’inversion de la canalisation 9B et d’accroissement de la capacité de la canalisation 9» visant l’inversion du tronçon de la canalisation 9 entre North Westover, en Ontario, et Montréal, au Québec, ainsi que l’accroissement de la capacité sur toute la longueur de la canalisation 9, de Sarnia, en Ontario, jusqu’à Montréal.

Grâce à cela, la compagnie Enbridge pourra ainsi acheminer 330 000 barils de pétrole brut des sables bitumineux, par jour, de l’Ouest vers Montréal. Ceci représenterait 7,9 millions de tonnes de gaz à effet de serre (GES) de plus par année, selon l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS), ce qui accentuera le réchauffement atmosphérique.

À cet effet, le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), sorti le 12 avril 2014, stipule que le réchauffement atmosphérique exacerbera les menaces pour la santé, nuira aux rendements agricoles dans plusieurs régions et provoquera davantage d’inondations. Il pourrait aussi aggraver la pauvreté, mais aussi les chocs économiques, au cœur de violents conflits. « Exigeons des paliers provinciaux et fédéraux l’application des recommandations du GIEC, pour diminuer les émissions de GES et mieux financer la recherche », insistent Mme Rémi et M. Lachance.

Alerte Pétrole Rive-Sud poursuit sa mission cette année, entre autres en participant à la campagne Coule pas chez nous, laquelle s’oppose aux transports des sables bitumineux et à l’expansion de cette industrie, à la campagne pour contrer le projet Énergie-Est, avec le Regroupement Vigilance Hydrocarbures Québec, et à la concertation des comités citoyens et des groupes environnementaux du Québec (Greenpeace, Équiterre, Nature Québec, etc.).

Pour plus d’information : alertepetrolerivesud.org, coulepascheznous.com, le www.neb-one.gc.ca et le www.ipcc.ch.