Un pari réussi au Café Le St-Denis

Les cabarets Langues pendues pour la vitalité de la création montérégienne

Une première en Montérégie avait lieu le 21 avril dernier dans une salle comble de l’intimiste Café Le St-Denis, à Saint-Bruno-de-Montarville. Dix artistes de différentes disciplines se sont partagé la scène lors du premier événement des cabarets Langues pendues, un rendez-vous culturel visant la rencontre entre artistes de la relève et créateurs renommés. L’activité, dont le succès a surpassé les attentes des organisateurs, était sous la direction artistique de la poétesse montarvilloise Marie-Claude De Souza.

Vidéo, musique et performance se réunissaient autour du slam, du conte, de la poésie, de la nouvelle et même de l’histoire. Lancés dans le cadre du Festival de littérature de la Montérégie, les cabarets Langues pendues souhaitaient marquer le coup : la création régionale est aventureuse et vivante.

Cette soirée toute spéciale était constituée d’une mosaïque de textes, entrecoupée par la musique de l’auteure-compositrice-interprète Catherine Audet au marimba, un instrument exotique aux sonorités chaudes et enveloppantes.

Parmi les commentaires recueillis, l’assistance semblait séduite par la variété des styles littéraires représentés et par la mise en scène qui favorisait de courtes interventions, chacune plongeant le public dans une nouvelle atmosphère. « Je suis heureuse et touchée. Non seulement le public était au rendez-vous, de plus, il était complice, ouvert et ricaneur. Les artistes étaient reconnaissants qu’un tel événement se tienne dans leur milieu. Ainsi, ils se sont énormément investis dans tout le processus. Parmi les écrivains plus aguerris, certains ont souligné la qualité de cette soirée littéraire. Pour une première, nous sommes hautement satisfaits! » de lancer Marie-Claude De Souza.

L’artiste multidisciplinaire Stéphanie Verriest a étudié le non-verbal des orateurs grâce à la vidéo; elle a notamment livré des performances où elle utilisait le papier d’une tout autre manière que les écrivains. Les artistes se sont mêlés également aux interprétations des auteurs, une joyeuse hybridation où les textes s’enchaînaient de façon surprenante pour le public conquis. 

Les auteurs offraient également leurs propositions inventives : lecture de textes à plusieurs voix, poésie performance, interactions avec le public. « Nous avons eu droit à un public curieux et à l’écoute, âgé de 16 à 77 ans. Atmosphère feutrée, proximité entre les spectateurs et les artistes, ce fut un moment nourrissant pour les deux parties. De plus, l’aménagement du Café Le St-Denis nous a permis de jouer sur deux scènes, l’une pour les arts de la parole, l’autre pour la musique, et d’organiser un parcours pour nos invités d’honneur, des tête-à-tête avec certains artistes », de poursuivre la femme de lettres. 

L’Association des auteurs de la Montérégie, porteuse de ce projet, cherche non seulement à créer la rencontre entre différentes disciplines artistiques, entre le public montérégien et ses créateurs, mais aussi entre des artistes rendus à différentes étapes de leur carrière. En effet, c’est un jury constitué de l’auteure des sagas historiques Les accoucheuses et Le pays insoumis, parues chez VLB, la Montarvilloise Anne-Marie Sicotte, ainsi qu’Hélène Lasnier (TiNess «O» Noces, Planète rebelle), qui a sélectionné les artistes de la relève ayant pris part à l’événement des cabarets Langues pendues et ayant foulé la même scène qu’elles. D’après Marie-Claude De Souza, la Montérégie est vaste et chaque secteur vit sa propre réalité; elle pense que des occasions rassembleuses comme celles-là permettent aux forces vives de se repérer, de se solidariser : « Pour Saint-Bruno plus particulièrement, ce type de soirée est une plus-value. Elle offre au public une scène alternative permettant de découvrir des artistes émergents de calibre professionnel. Elle permet aux créateurs montérégiens de se rencontrer, de partager et de s’inspirer d’une telle proximité avec le public. Nous sommes des artistes d’ici qui parlent au public d’ici, c’est aussi une question d’identité et de fierté régionales. »

Yan St-Onge, Olivier Gingras et Renaud Lamy-Beaupré ont aussi eu l’occasion de faire valoir leurs mots ainsi que leur sens du rythme. À cela se sont ajoutés deux autres invités, soit Yannick Renaud (Taxidermie et La disparition des idées, aux Herbes Rouges) et la Montarvilloise Valérie Carreau (La huitième gorgée, Marchand de feuilles).

Déjà, l’Association des auteurs de la Montérégie songe à une seconde édition, qui se déroulera en automne 2012. Un appel à la candidature pour les artistes est en ligne sur le site Internet www.languespendues.com. Ceux qui désirent participer au prochain événement peuvent faire parvenir leur dossier jusqu’au 15 juin prochain.