François Pérusse de retour sur disque

L’album du peuple – Tome 10

François Pérusse lançait officiellement L’album du peuple – Tome 10, vendredi dernier, le 27 novembre, presque deux ans jour pour jour après la sortie du Tome 9. Pour souligner la parution de ce nouvel opus, mais aussi pour parler de ses 25 ans de carrière, le Montarvillois a répondu aux questions du journal.

Journal Les Versants : En 2015, vous soulignez votre 55e anniversaire, vos 25 ans de carrière et ce 10e tome… Est-ce que ce nouvel album était inévitable?

François Pérusse : Je ne pensais pas faire un disque, mais je voulais effectivement marquer ce 25e anniversaire par un événement. C’est beaucoup d’énergie et de temps, préparer un album, et je me demandais, avec mon gérant, si c’était pertinent. Mais à la suite de l’hommage au gala Juste pour Rire, l’été dernier, le public s’est mis de la partie et plusieurs personnes, sur les réseaux sociaux, voulaient que je revienne avec un Album du peuple. Cette fois, j’ai procédé à des écoutes à répétition et j’ai été très sélectif dans le choix des sketchs. Je suis très heureux du résultat.

Les Versants : Après les sorties de 10 tomes de L’Album du peuple, L’Album pirate et les deux volumes de L’Album du peuple – Made for France, êtes-vous habitué aux entrevues et aux campagnes de promotion?

F.P. : La seule habitude qu’on peut prendre, c’est d’avoir beaucoup d’énergie et de présence d’esprit pour ne rien oublier. Mais sinon, ce n’est jamais une routine parce que les mœurs changent, les gens changent, les temps changent. À condition de se renouveler, c’est très excitant!

Les Versants : Apparemment, ce serait votre dernier Album du peuple?    

F.P. : Le dernier sur cette forme-là, le disque compact. J’aime faire l’achat de CD, de DVD, d’avoir cette forme physique dans les mains. Mais de la façon dont se présentent les choses dans l’industrie musicale, qui se dirige vers l’ère numérique, je ne sais pas pour la suite. Je n’ai pas encore décidé.

Les Versants : Est-ce que ça signifie la fin de votre carrière?

F.P. : J’espère pas! J’ai encore du plaisir, des idées et le goût de continuer. J’ai des choses à dire sur tout.

Les Versants : Outre l’actualité, qu’est-ce qui inspire François Pérusse?

F.P. : Tout! La vie au complet, d’ici jusqu’aux galaxies lointaines! Notre passage sur la Terre est assez extraordinaire si on s’intéresse à tout. Les gens et les situations m’inspirent. Il suffit ensuite d’en faire des blagues.

Les Versants : Les sketchs qui ont permis de construire votre plus récent album proviennent de quelle période de votre carrière?

F.P. : La plupart ont été puisés au cours des deux dernières années, mais en raison de ce 25e anniversaire, je me suis permis d’aller plus loin dans les archives, mais en les transformant, en les façonnant pour les remettre au goût du jour.

Les Versants : Il y a aussi quatre chansons, dont un remix de « Bonne Fête » et la très courte « Remplissage ».

F.P. : « Bonne Fête » est tirée d’une capsule qui est devenue virale au début des années 2000. Ç’a été un grand succès. C’était un must de la mettre sur ce disque et je crois que ça va faire plaisir aux auditeurs. Je n’avais jamais rien dit ou chanté à propos de la guerre. Avec « Sacrons-nous la paix », je le fais enfin, mais de façon naïve. Pour moi, c’est mission accomplie, d’autant plus que c’est d’actualité. « La quincaillerie » est une chanson d’amour. Quant à « Remplissage », il me manquait 30 secondes, et c’est ce que ç’a donné.

Les Versants : Parmi vos personnages, qui sont vos coups de cœur?

F.P. : Le gars de la radio communautaire [Louis-Paul Fafard-Allard]. Ça me touche personnellement, en effet, parce que j’en ai fait pendant 12 ans. Mais il est très pratique pour moi parce que je peux tout faire avec lui et il ouvre la porte à des sujets d’actualité. Plus récemment, je dirais aussi Bob Hartley, que j’utilise comme porte-parole pour faire de la critique sociale et sportive. Il y en a d’autres, le gars qui magasine, notamment, qui me permet de parler de consommation.  

Les Versants : Un mot sur l’hommage que Juste pour rire vous a présenté l’été dernier?

F.P. : Ç’a été un bonheur d’être là. Ce gala m’a fait voir mes sketchs, mes personnages, sur scène grâce à des gens remplis de talent. Et ça m’a fait dire que c’était possible d’écrire un spectacle pour qu’éventuellement, il soit joué sur les planches. Ç’a été une révélation, un choc.        

Les Versants : Que retenez-vous de vos 25 ans de carrière?

F.P. : Je suis chanceux et choyé d’avoir fait ce métier pendant 25 ans, d’avoir été diffusé à la radio ici ainsi qu’en Europe depuis les années 90. Je repense aussi  aux concepts télé comme Le Journul, La série du peuple et Pérusse cité, ainsi qu’à ma collaboration au spectacle The Beatles LOVE avec le Cirque du Soleil. Plus récemment, j’ai beaucoup de plaisir à faire du montage vidéo avec RDS pour La tite chambre. C’est différent de ce que je fais normalement, mais ça revient toujours à la même chose : faire rigoler les gens. Si ce n’était pas drôle, ce serait un échec. Je suis honoré de faire ce métier.