Quand la musique unit toute une famille

Un père qui a étudié au Conservatoire de musique de Trois-Rivières et qui a fait huit ans de piano. Une mère diplômée de l’École de musique Vincent-d’Indy, niveau Lauréat II, et qui a enseigné le piano pendant deux ans. Cinq enfants qui étudient et pratiquent le piano, et un sixième, le petit Paul, qui s’intéresse… au violon! Portrait d’une famille de musiciens.

« L’aîné, Guillaume, voulait jouer du piano quand il était plus jeune. Ça a créé un effet d’entraînement et les autres ont suivi. Au début, je les encadre quelques années, trois ou quatre, mais maintenant, ils sont tous capables de s’y adonner seuls quand ils le désirent », mentionne au Journal de Saint-Basile la mère de famille France Rivard.

Depuis, cinq des six enfants de cette famille s’illustrent en pianotant les touches noires et blanches de l’un des deux pianos de la maisonnée. Tantôt Aurélie, la seule fille, tantôt Isaac, tantôt Simon, tantôt Louis, et souvent Guillaume.

Guillaume

Oui, souvent Guillaume, qui a décroché un 3e prix dans la catégorie 18-21 ans au Concours de musique du Chœur de la Montagne, un 3e prix dans la catégorie 15-18 ans au Concours de musique Classival, ainsi qu’un 1er prix dans la catégorie 15-18 ans au Concours de musique de La Capitale. Il détient d’ailleurs le record de trophées récoltés lors de cette compétition, avec un total de cinq distinctions en huit ans. Un bilan « assez exceptionnel », selon le principal intéressé. Enfin, au Festival de musique classique de Montréal, ce jeune musicien de 18 ans a obtenu la plus forte note, à 93 %. Ce résultat va lui permettre de participer au concert gala du 13 juin, au Centre communautaire Edgard, à L’Île-des-Sœurs. « C’est un événement prestigieux parce que nous sommes très peu – seulement cinq musiciens – à accéder à cet honneur », explique Guillaume Bellemare, qui étudie en Sciences de la nature au Cégep de Saint-Hyacinthe.   

Contrairement à ses frères et à sa sœur, Guillaume souhaite vivre de la musique. C’est le métier qu’il veut pratiquer dans quelques années. Pour ça, il a l’intention de suivre des études en musique au Cégep de Saint-Laurent. « Je veux devenir concertiste. J’aime me retrouver sur une scène. Les présentations orales, j’adore ça et performer devant public ne m’effraie pas. Je carbure au stress et à la pression. Chaque fois que je présente ce que j’ai pratiqué pendant des semaines, je suis heureux », de poursuivre Guillaume, qui s’est classé au 2e rang de la catégorie 19 ans et moins avec un résultat de 93 % au volet Composition du Festival de musique classique de Montréal 2013.

Plus tard, il souhaite accompagner les orchestres lors de concertos et publier ses compositions pour que les autres puissent les apprendre. Son rêve serait de jouer le 2e concerto deRachmaninov avec un orchestre. « J’ai fait ce choix et je veux m’y dédier complètement afin de me dépasser chaque année pour faire partie des meilleurs au monde. Personnellement, je crois que je peux y arriver. »

Concours de musique de La Capitale

Lors du Concours de musique de La Capitale 2015, tenu en mai dernier, Guillaume, Simon, Aurélie et Isaac Bellemare se sont retrouvés en finale de leur catégorie respective. C’est la première fois qu’une telle chose (quatre membres d’une même famille à l’épreuve finale) se produisait dans l’histoire de la célèbre compétition musicale. « Le Concours de musique de La Capitale est un événement reconnu dans le domaine, une compétition d’envergure. C’est une belle visibilité pour nous d’être quatre en finale », souligne Guillaume, le seul des quatre à s’être illustré avec le haut du podium, grâce à une note de 93,7 dans la catégorie 15-18 ans. Il aime interpréter Rachmaninov, parce qu’il s’agit d’une musique passionnée qui demande un doigté parfait. On peut d’ailleurs voir Guillaume Bellemare au piano sur Internet, puisqu’il a sa chaîne YouTube. 

Lors de ce même rendez-vous musical, son frère Simon, 15 ans, s’est classé au 3e rang de la catégorie avec 90,3. Aurélie a remporté le 2e prix dans la catégorie Piano 10-14 ans avec une note de 92,7. Une fierté pour la jeune fille. Son jumeau Isaac est arrivé 8e de la catégorie avec un résultat de 87,0. Ils sont âgés de 12 ans.

Simon

Revenons à Simon, cet étudiant de 4e secondaire de l’École d’éducation internationale de McMasterville. Il participe et s’illustre, lui aussi, à de nombreux concours de musique, notamment avec un 2e prix dans la catégorie 15-18 ans au Concours de musique Classival et un 3e prix dans la catégorie 14-17 ans au Concours de musique du Chœur de la Montagne. Mais c’est au Concours Inter-Élèves de l’École de musique Vincent-d’Indy que Simon s’est le plus distingué, avec la plus haute moyenne au cours des trois dernières années. Il a aussi décroché le 1er rang dans cinq catégories différentes : Baroque, Sonate, Étude, Pièce romantique et XXe siècle. Le jeune homme a un faible pour la musique classique allemande, plus particulièrement les compositions de Ludwig van Beethoven. « Jouer du piano, ça me permet, en tant qu’individu, de me dépasser et de faire plaisir aux gens qui m’écoutent. C’est ce que j’apprécie, mais ce n’est pas quelque chose que je veux faire à temps plein. Ce n’est pas mon objectif », déclare celui qui souhaite un jour devenir pharmacien.

Aurélie et Isaac 

Les deux jumeaux de 12 ans sont présentement en 6e année à l’École de la Chanterelle. Mentionnons qu’Issac a également remporté une 1re place dans la catégorie Baroque au Concours Inter-Élèves de l’École de musique Vincent-d’Indy, ainsi qu’un 1er prix en duo. Malgré leur complicité évidente, ils partagent des ambitions et des intérêts bien distincts. Pendant que l’une interprète au piano les pièces d’André Gagnon et Willie Eckstein, l’autre dit apprécier la musique classique et la musique contemporaine. « Le piano me permet de me dépasser. Il y a toujours une possibilité de s’améliorer, de faire mieux. Par contre, je ne voudrais pas en faire un métier parce que le succès n’est pas assuré. C’est un domaine difficile pour ça », note Aurélie. Pour le garçon, le piano permet d’atteindre ses buts, de consolider une bonne base pour persévérer dans la vie. « Par contre, le piano demeure un loisir. J’aimerais devenir médecin. »

Louis

Ce musicien de neuf ans, qui étudie en 3e année à l’École de la Chanterelle, accumule aussi les honneurs : le 2e prix dans la catégorie 6-9 ans au Concours de musique du Chœur de la Montagne, le 3e prix dans la catégorie 6-9 ans au Concours de musique Classival, ainsi que deux 1ers prix, un 2e prix et un 3e prix au Concours Inter-Élèves de l’École de musique Vincent-d’Indy. Il aime reprendre les pièces de la compositrice canadienne Jane Coulthard. « Le piano me fait du bien. J’aime ça. C’est beau et ça fait bouger les doigts sur les touches », indique Louis.

Paul

Paul est le jumeau de Louis. Il ne joue pas encore de piano, mais de toute façon, il s’intéresse de plus en plus au violon, surtout à la suite d’une rencontre avec un violoniste de l’École Vincent-d’Indy. Il devrait amorcer ses leçons en septembre prochain. « En attendant, il faut s’assurer de solidifier certaines bases à l’école », nous apprend sa mère. Plus tard, Paul aimerait devenir moniteur de ski, médecin ou professeur de violon.

Donner confiance à un enfant

« En tant que parents, c’est une fierté de les regarder s’épanouir
dans la musique. Oui, c’est un investissement, mais aujourd’hui, nous pouvons dire qu’ils savent comment s’occuper à la maison. Ils ne sont pas dans la rue. C’est rassurant, une passion. Ça leur permet ce petit moment d’évasion, et c’est correct s’ils ne veulent pas en faire un métier. La passion d’un instrument, c’est la capacité de donner confiance à un enfant. Et ça, c’est important », de conclure France Rivard.