Causer littérature

Instauration d’un club de lecture pour adultes à la bibliothèque

Depuis l’automne dernier, la bibliothèque Roland-LeBlanc propose une nouvelle activité : un club de lecture pour adultes afin de causer littérature tous les mois. Animé tout au long de la session par la Grandbasiloise Jocelyne Laurin, le groupe de 14 membres a survolé différentes époques, découvert divers lieux, vécu bien des aventures et fait la connaissance de nombreux auteurs. Rencontre avec une passionnée des mots.

« L’art, les mots, ça me rejoint. J’aime beaucoup la littérature. Lire et écrire est une passion pour moi. Je suis une passionnée, une vendue des mots. Hélas, il faut souvent sortir vers Montréal pour participer à des éléments culturels », souligne Jocelyne Laurin, une retraitée bénévole. « Puis un jour, j’ai rencontré la directrice de la bibliothèque de Saint-Basile-le-Grand, France Goyette, et j’ai offert mes services pour instaurer et animer un club de lecture. »

Parmi ses sélections de lecture, Jocelyne Laurin cherche avant tout des auteurs de pays différents, mais aussi des romans dont l’histoire se déroule dans des époques et des milieux géographiques variés. Enfin, elle choisit aussi différents styles littéraires. Ce qui donne le programme suivant : Le poète de Gaza d’Yishaï Sarid, L’espionne de Tanger de Maria Dueñas, Les anonymes de R.J. Ellory, Kafka sur le rivage de Haruki Murakami, L’élégance du hérisson de Muriel Barbery, Purge de Sofi Oksanen, Mille soleils splendides de Khaled Hosseini ainsi que La fille du pasteur  Cullen (tome 1) de Sonia Marmen. « J’aime l’histoire et les personnages consistants. Ce sont tous des romans bien écrits et dont il faut louanger les traducteurs. Non seulement nous avons eu une belle participation de chacun des membres du club, mais cette sélection de livres a aussi permis de partir de belles discussions. Je dirais que les romans qui ont fait réagir davantage sont Les anonymes, pour le réalisme de l’histoire, et aussi Mille soleils splendides, qui se passe en Afghanistan », mentionne la femme de 68 ans.   

Seul petit bémol pour l’animatrice du club : parmi les 14 membres, âgés environ de 35 à 70 ans, il n’y a qu’un seul homme. « Ce serait une richesse pour le club de lecture s’il y avait plus de participants masculins. » Au sein de ce cercle littéraire, on retrouve des gens qui pratiquent ou qui ont pratiqué diverses professions : infirmière, archiviste, enseignante, assistante dentaire, auteur… « Nous avons un beau groupe et à environ un mois de la fin de la session, je dresse un bilan merveilleux de cette première expérience qui, je l’espère, sera renouvelée pour l’automne », exprime Jocelyne Laurin, qui fut coopérante internationale au Pérou durant deux ans.

Psychopédagogue de formation, la Grandbasiloise a oeuvré comme enseignante, auteure-pédagogue, thérapeute en pédopsychiatrie, professeure/chercheuse universitaire; elle a également tenu le rôle de directrice d’école pendant une dizaine d’années à la Commission scolaire des Patriotes. À Carignan et Saint-Bruno-de-Montarville d’abord et, à la suite d’un diagnostic de cancer et de traitements de chimiothérapie qui lui ont permis de « passer au travers de cette terrible cochonnerie », elle a repris à McMasterville pour ensuite conclure sa carrière à Varennes. « Même si je n’ai aucune formation en littérature, j’ai été enseignante à l’université et fait beaucoup d’animation de groupe. De plus, avant de lancer notre club de lecture, je suis allée rencontrer une dame qui anime un tel groupe depuis 37 ans à Sorel », de poursuivre madame Laurin, qui a publié un recueil de poésie, Voyageance, en 1991.

Enfin, la femme tient à souligner la belle collaboration de France Goyette qui, en tant que directrice de la bibliothèque, a donné accès à un local pour les membres du club de lecture, en plus de leur permettre d’emprunter les romans du programme pendant un mois plutôt que trois semaines. « Le club de lecture permet de vivre une expérience différente que de simplement venir se chercher un livre. Cette activité permet de créer des liens; c’est un aussi un moment de partage qui développe un fort sentiment d’appartenance. Il a pour objectif d’offrir à ses abonnés une expérience de lecture différente en ayant le plaisir de partager ses émotions, ses points de vue. Cela permet aussi de faire découvrir de nouveaux livres, de nouveaux auteurs, d’amener le lecteur à s’ouvrir à d’autres univers », exprime France Goyette.