Vincent Vallières reprend la route

Centre Marcel-Dulude

Le lauréat du Félix de l’interprète masculin de l’année 2012, Vincent Vallières, fera un arrêt au Centre Marcel-Dulude le 25 janvier prochain, avec son spectacle tiré de son nouvel album, Fabriquer l’aube. Rendez-vous avec l’une des personnalités marquantes de la chanson québécoise des 10 dernières années, qui a été imité le soir du 31 décembre, lors du Bye bye.

« J’ai trouvé ça très drôle! C’est la première fois que je me voyais imité de la sorte, avec les lunettes et la guitare à l’envers. J’ai pris la peine d’envoyer un petit mot personnel à François Morency », lance Vincent Vallières, en entrevue avec Les Versants. Dans le sketch, Morency présentait quelques chansons de son faux nouvel album, Insultons le Québec, faisant référence à la petite controverse entourant la chanson « Fermont ». « Il n’y a plus vraiment de débat. En fait, il n’y en a pas eu; plusieurs personnes peuvent s’accrocher à cette pièce. Aujourd’hui, elle est bien reçue dans les spectacles et de mon côté, c’est même l’une de mes préférées », poursuit le chanteur.

Vincent Vallières raconte la beauté et les travers d’un quotidien truffé d’espoir. Authentique et rassembleur, il est assurément un incontournable du paysage musical québécois. Son sixième album, Fabriquer l’aube, oscille entre folk touchant, petites virées country et pop-rock beatnik tout en conservant une incroyable cohésion. Incisif et en nuances, Vallières se perfectionne, se dépasse et offre de nouvelles sonorités, sans perdre pour autant la signature unique qui le définit si bien. « Après quelques spectacles avant les Fêtes, nous reprenons la route le 23 janvier. Nous sommes en début de parcours avec la tournée, mais les gens sont présents et connaissent bien les nouvelles chansons. C’est encourageant », mentionne celui qui est père de trois jeunes enfants.

Vaste répertoire

Pour le spectacle à Saint-Bruno-de-Montarville, Vincent Vallières promet des titres de son plus récent opus, dont les deux premiers extraits, « Stone » et « L’amour, c’est pas pour les peureux », mais aussi plusieurs chansons de ses albums précédents, Le monde tourne fort (« On va s’aimer encore ») et Le repère tranquille (« Je pars à pied »). On peut aussi s’attendre à des pièces comme « Le temps passe », « Juliette », « Manu » et « Ok on part », de Chacun dans son espace. « Les gens sont parfois surpris d’entendre certaines de mes chansons et de constater que j’en suis l’interprète », explique l’auteur-compositeur, qui sera accompagné sur scène par trois amis de longue date. « À la fin, ça donne un show rock bien dépouillé. » 

Grand amateur de Bruce Springsteen, Vincent Vallières est souvent comparé au chanteur américain par les critiques (« le Springsteen québécois ») et par ses admirateurs. « C’est un honneur parce que j’adore ce que fait le Boss et ce qu’il est devenu au fil des ans. J’aime son propos et ses démarches. Il fait de la musique pour les gens qui n’en font pas, pour les travailleurs. Je crois que l’une des plus belles choses qui peuvent arriver à l’une de mes chansons, c’est de jouer à la radio à l’heure du retour à la maison, pour ceux qui sont dans la circulation, afin qu’elle leur apporte un baume et apaise leurs craintes. Springsteen, c’est aussi ça, pour moi. »

Lorsqu’il a un peu de temps libre, Vincent Vallières feuillette les journaux, « parce que le monde est en constante évolution », fait de la lecture et du sport, notamment de la course à pied, « parce que c’est un sport que je peux trimballer partout en tournée ». Depuis quelques années, il a un faible pour cet aspect de fin du monde que l’on retrouve dans nombre de films et de romans : « Je suis en train de lire La Route, un roman post-apocalyptique de Cormac McCarthy. Disons que ça ne me rend pas trop joyeux comme histoire; c’est déprimant, mais j’aime ça. Je regarde aussi la série Walking Dead. Au-delà des zombies, il y a là une belle étude sociologique à faire avec les survivants. »

« Mes moments d’écriture ne sont plus les mêmes qu’avant. Plusieurs des chansons de Fabriquer l’aube n’auraient pas pu être rédigées avant. Plus j’évolue, et plus je trouve une manière différente de créer les choses. Aujourd’hui, près de 15 ans après la sortie de mon premier album, mon expérience de vie fait en sorte que je peux me permettre de composer des titres comme « Asbestos » ou « Fermont ». Je m’oblige à me dépasser et à me surprendre. »

Vincent Vallières sera au Centre Marcel-Dulude (530, boul. Clairevue Ouest) le 25 janvier, 20 h.