Belle Bolivie

Chronique « Solidarité Tour du monde » par Louise et Janouka Paradis

Après avoir quitté l’Afrique le cœur plein de beaux souvenirs, nous avons atterri en Argentine. Petite visite de Buenos Aires avant de nous diriger en bus vers Salta, afin d’y admirer les merveilleux paysages. Comme nous étions attendues en Bolivie, pour le travail dans un orphelinat, nous n’avons pas tardé à reprendre la route.

La Bolivie nous a tout simplement charmées par la grandeur et la variété de ses paysages… Quel bonheur de découvrir des lagunes vertes, rouges, bleues! Quel plaisir pour les yeux que ces centaines de lamas, d’alpagas et de vicunas qui pointent le nez vers nous tout au long du chemin! Des volcans aux montagnes enneigées, et des geysers aux déserts remplis de différentes couleurs, comment ne pas se sentir privilégiées de découvrir toutes ces beautés de la nature? Et pour couronner le tout, une visite extraordinaire aux Solares de Uyuni nous a complètement renversées. Cet ancien lac dont il ne reste plus que la blancheur du sel à perte de vue nous a littéralement éblouies. C’est vraiment un endroit à couper le souffle.

Après tant de merveilles, nous étions prêtes à reprendre le travail. Nous nous sommes donc rendues à Sucre, superbe ville de Bolivie, afin d’aller aider dans un orphelinat pouvant accueillir 50 enfants de 0 à 5 ans. Le Hogar Tata San Juan de Dios est tenu par des soeurs de l’Argentine. ,Dès notre arrivée, nous avons été impressionnées par la propreté des lieux, la qualité des repas offerts aux enfants, et par l’organisation. 

Le premier jour, nous avons été affectées à l’animation de jeux et des activités pour les plus vieux, c’est-à-dire les enfants de 2 à 5 ans. Nous étions un peu déçues, car nous aurions bien aimé pouvoir cajoler les bébés, mais deux fantastiques dames québécoises étaient déjà responsables des tout-petits. Après quelques minutes passées auprès de nos grands, nous avions totalement oublié notre déception, car ils étaient tellement adorables.

Chaque jour, nous nous rendons à l’orphelinat à 8 heures le matin et nous commençons la journée par un petit bisou aux bébés! On est incapables de résister! Puis, nous descendons avec les plus grands. Après quelques chansons et danses (qu’ils nous réclament sans cesse), nous prenons un petit groupe de 7 à 10 enfants et nous les amenons dans une salle pour y faire différentes activités comme de la pâte à modeler, des casse-tête, des blocs Lego, etc. Puis, c’est déjà l’heure du dîner avec tout ce que cela implique. Ils sont vraiment mignons à voir. Tous à la queue leu leu, ils se dirigent vers la salle de bain afin de se laver les mains, mais il y a toujours quelques tannants qui se cachent pour ne pas venir. Puis, direction salle à manger pour prendre le repas. Les uns après les autres, ils nous demandent de les aider à manger et notre présence cause parfois plus d’énervement que d’aide, car ils nous veulent tous auprès d’eux. Après le dîner, c’est le dodo pour tous et nous revenons seulement à 4 heures pour reprendre notre poste. Comme ils ont un beau parc de jeux à l’extérieur, c’est là que nous les amusons en attendant le souper, la préparation à la nuit et le dernier petit bisou dans le lit avant le sommeil de la nuit à 19 h 30.

Chaque jour nous amène à connaître un peu plus le caractère de chacun, à tomber en amour avec un, puis un autre et encore un autre. Lorsqu’on apprend leur histoire et que l’on découvre leur force de résilience, nous sommes tellement émues… Quelques jours après notre arrivée, une jeune fille de 12 ans est venue donner son bébé naissant, dont elle avait accouché la veille; tout cela à la suite d’une agression sexuelle!!! Ouf, ça fait mal de voir une telle situation! On se demande comment sera leur vie; à elle d’abord, qui étant encore une enfant, est devenue mère à la suite d’une folie humaine, et ensuite à cette petite. Trouvera-t-elle une famille aimante pour l’aimer et la protéger?

Chacun des enfants présents aurait tellement besoin d’avoir un papa, une maman pour combler cette soif d’amour si présente en eux. La petite Esther, du haut de ses 3 ans, me demandait de l’amener avec elle, qu’elle aimerait que je sois sa maman. Quand je lui ai expliqué que je ne pouvais pas, que je n’en avais pas le droit, elle m’a regardée et m’a dit: « Tu n’as qu’à demander à Sœur Clémentine. » Si c’était aussi simple! Le Canada et la Bolivie n’ont pas d’entente d’adoption et d’ailleurs, le gouvernement bolivien ne favorise présentement que l’adoption par des Boliviens. 

Nous ne pouvons qu’espérer que chacun d’entre eux trouvera l’affection nécessaire pour grandir dans la joie et le bonheur.