La minute qui peut faire toute la différence

Déploiement de défibrillateurs externes automatisés à Saint-Bruno-de-Montarville

On retrouve sur le territoire de Saint-Bruno-de-Montarville six appareils défibrillateurs externes automatisés (DEA), notamment à la piscine de l’École secondaire du Mont-Bruno et à l’aréna Michael-Bilodeau. La Ville a aussi prévu faire deux autres acquisitions en 2015, entre autres pour la bibliothèque municipale.  

À Saint-Bruno-de-Montarville, des DEA sont aussi disponibles au chalet Marie-Victorin, au Centre communautaire, au Centre Marcel-Dulude ainsi qu’au garage municipal. L’appareil installé à la piscine de l’École secondaire du Mont-Bruno est transféré à la piscine Roberval durant la période estivale.

En plus du DEA qui sera acquis pour la bibliothèque municipale, la Ville désire en installer un autre en permanence à la piscine Roberval.  

Le premier DEA pour l’aréna

Sur le territoire montarvillois, le premier appareil a été acquis et installé par la Direction des travaux publics à l’aréna en 2011. Un deuxième fut acheté en 2014 pour les Ateliers municipaux et l’Écocentre. « Le programme d’acquisition géré par la Direction du loisir qui a débuté en 2013 prévoit l’achat de 6 appareils sur 3 ans. Jusqu’à ce jour, 4 appareils ont été acquis et deux autres le seront en 2015. Le coût est d’environ 2 500 $ par appareil, pour un budget total de 15 000 $. Il faut ajouter les frais de formation pour certains employés », note la directrice des communications de la Ville de Saint-Bruno, Suzanne Le Blanc.

Rappelons qu’en novembre dernier, le Club Lions de Saint-Bruno offrait trois DEA aux églises de Saint-Bruno, Sainte-Augustine et Unie. Afin de respecter les normes de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST), les paroisses se devaient d’être munies de ce système d’urgence.

Le journal Les Versants a aussi appris, grâce à François Longpré, un citoyen qui prône l’importance du déploiement des DEA dans la communauté, que les dirigeants du marché d’alimentation Provigo avaient fait installer un défibrillateur au cours des derniers mois. Celui-ci est bien identifié (à la porte d’entrée) et facilement accessible au public (à l’extrémité des caisses). Tous les marchés Provigo/Loblaws seront bientôt munis de ces appareils.

Qu’est-ce que la défibrillation?

La défibrillation, appelée aussi décharge électrique externe, est un geste consistant à faire passer volontairement et de manière brève un courant électrique dans le cœur lorsque celui-ci présente certains troubles du rythme appelés fibrillation ventriculaire ou tachycardie ventriculaire sans pouls, geste destiné à rétablir un rythme cardiaque normal (sinusal). « Lorsqu’il y a arrêt cardiaque, le cœur a besoin d’un choc pour repartir. À chaque minute qui passe sans intervention, les chances de survie diminuent de 10 %. Après quatre minutes, des dommages neurologiques irréversibles s’installent. L’accès à un défibrillateur peut donc faire toute la différence », explique François Longpré, un technicien ambulancier paramédical depuis plus de 15 ans.

François Longpré exerce son métier sur le territoire de la Rive-Sud (Montréal). Il se dit disponible pour promouvoir la réanimation cardio-respiratoire (RCR) et le déploiement des DEA sur notre territoire. « Les DEA permettent d’augmenter les chances de survie, aident à sauver des vies. Les États-Unis sont en avance sur nous; ils sont mieux équipés en DEA. Malheureusement, notre mentalité n’est pas là », déplore François Longpré en entrevue, avant de poursuivre : « Je me suis donné comme mission de conscientiser les gens aux techniques de RCR ainsi qu’au fonctionnement du défibrillateur. À condition d’être accessible et à la vue des gens, cet instrument efficace, très simple d’utilisation, permet de sauver des vies. »   

Et pour cause, selon la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, lorsqu’un DEA et la RCR sont employés immédiatement, les chances de survie pour la personne victime d’un arrêt cardiaque subit sont nettement améliorées. En association avec la RCR, l’utilisation d’un DEA hausserait les chances de survie de 75 % ou plus. Pour chaque minute d’attente avant la défibrillation, le taux de survie lors d’un arrêt cardiaque diminue de 7 à 10 %. Après plus de 12 minutes de fibrillation ventriculaire, le taux de survie se situe sous les 5 %. Toujours selon la Fondation, près de 40 000 arrêts cardiaques se produisent chaque année au Canada; ce qui représente un arrêt cardiaque toutes les 12 minutes. Sans un traitement rapide et adéquat, la plupart de ces arrêts cardiaques entraînent la mort. Grâce à une plus grande disponibilité de défibrillateurs externes automatisés, des milliers de vies pourraient être sauvées.

Selon le père de famille de deux enfants, lorsqu’il y a un cas d’urgence dans une municipalité, un temps de réponse des ambulanciers de cinq à huit minutes est jugé comme acceptable, considéré comme une « intervention rapide ». Mais lorsqu’une personne s’effondre en arrêt cardiaque et qu’un défibrillateur est rapidement accessible, les chances de survie sont alors beaucoup plus élevées.

« Bientôt, je vais amorcer mon approche auprès des commerçants de Saint-Bruno afin de les sensibiliser à l’importance du déploiement accrue des DEA dans notre communauté. J’offre une formation aux employés de l’établissement qui rendra disponible et visible au public un appareil qui sauve des vies chaque année. Je ne représente aucune compagnie et mon approche est simplement humanitaire. Je vois ça comme étant ma contribution personnelle. Ça fait partie de ma philosophie d’ambulancier paramédical, ma mission. Plus il y aura de DEA  accessibles, plus la population sera sensibilisée à l’utilisation facile, plus de vies seront sauvées. Et si je peux influencer un commerçant ou un organisme à faire l’acquisition d’un tel appareil, peut-être qu’un jour, cela permettra de sauver au moins une vie », de conclure François Longpré.