Un soutien inattendu et grandement apprécié

Le couple grandbasilois Valérie Gélinas et Jean-François Bussière-Bourdages, qui a fait la manchette du Journal de Montréal le 15 janvier dernier, ne s’attendait pas à autant de soutien et de générosité de la communauté : deux campagnes de financement ont été mises en place pour les aider à rembourser les 90 000 $ réclamés lors de la naissance prématurée de leur fille, Océane, en République Dominicaine, en décembre dernier.

Rappelons que Mme Gélinas a accouché à 33 semaines en plein séjour de vacances. Pourtant, rien ne laissait présager une telle situation, qui allait presque virer au cauchemar pour le couple. « Avant de partir, nous nous sommes renseignés auprès de la compagnie aérienne et de notre médecin, et tout était correct, raconte M. Bussière-Bourdages. Nous avions décidé de ne partir que cinq jours, mais la nature nous a devancés… »

Une fois les contractions entamées, le couple a été soumis à de rudes épreuves. En l’espace de trois heures, il a dû rassembler un premier 20 000 $ pour pouvoir être transféré en ambulance de Punta Cana à Santa Domingo, dans un hôpital muni d’incubateurs. « Une fois arrivés à destination, nous avons connu de grosses difficultés de communication. Personne ne parlait ni anglais ni français, poursuit M. Bussière-Bourdages. Et que dire de la paperasse! Le consulat du Canada nous a aidés, mais sans plus. »

« Quand je suis arrivée à l’hôpital, le personnel m’a tout de suite branchée au soluté. Quelques heures plus tard, j’ai eu ma césarienne, poursuit Mme Gélinas. Au cours des jours qui ont suivi, il nous a été très difficile d’être en contact avec notre fille. Je ne me sentais pas en sécurité, non plus. Je paniquais. J’étais persuadée de ne jamais revenir au Québec. »

L’histoire ne s’est pas arrêtée là. Une fois l’état de santé du bébé stabilisé, le couple a choisi d’être rapatrié avec le service d’ambulance Skyservice, grâce à qui Océane pouvait voyager dans un incubateur et être transférée immédiatement à l’hôpital Sainte-Justine. Mais tout ceci a un coût : 40 000 $!

Une aide inattendue

Touchées par l’histoire rocambolesque vécue par la petite famille Gélinas-Bussière-Bourdages, une amie du couple et une directrice d’agence immobilière de Saint-Bruno ont décidé de lui venir en aide.

« Chacun d’entre nous a déjà commis une erreur, mais rarement aussi coûteuse, exprime Marie-Aimée Beaulac. Famille, amis, Grandbasilois, gens de la Montérégie et du Québec, le temps n’est pas au jugement, mais plutôt à la solidarité. » Sur le site Internet Indiegogo, une page « Aidons la famille d’Océane » a été créée. L’objectif à amasser est de 9 000 $, soit 10 % du montant que le couple doit rembourser.

Du côté de l’agence immobilière Re/Max Actif, la directrice, Micheline Beaugrand, et des courtiers se mobiliseront dans les prochains jours, en différents endroits stratégiques, pour récolter des fonds. « Nous avons déjà une entente avec le Marché IGA Lambert de Saint-Basile, et sommes en train de trouver des arrangements avec d’autres commerçants locaux pour nous aider dans notre collecte de fonds », explique Mme Beaugrand.

Qui plus est, une boîte est accessible à l’agence pour ceux qui souhaiteraient venir déposer leurs dons directement. Des courtiers se sont aussi portés volontaires pour aller récupérer des dons chez ceux et celles qui ne peuvent se déplacer. « Quand j’ai entendu l’histoire, ça m’a touchée. Déjà, Re/Max est très impliquée auprès des enfants avec Opération Enfant Soleil et, maintenant, avec le volet communautaire que nous voulons aborder en 2015, nous ne pouvions rester sans rien faire », commente Mme Beaugrand. Cette dernière espère amasser 15 000 $.

De leur côté, Valérie Gélinas et Jean-François Bussière-Bourdages étaient sans mots quand ils ont appris la nouvelle. « Nous sommes habitués de donner. Nous n’avons jamais demandé d’argent. Nous sommes à la fois mal à l’aise et très touchés de l’aide qui nous est proposée, souligne le couple. Nous remercions à l’avance tous ceux qui vont nous aider. »