Les citoyens privilégient la sécurité

Budget participatif à Saint-Basile-le-Grand

La Ville de Saint-Basile-le-Grand a dévoilé les deux projets ayant amassé le plus de votes et ayant atteint la somme réservée, 200 000 $, dans le cadre de la démarche de budget participatif. Il s’agit de la configuration de passages sécurisés pour les piétons et les cyclistes sur le boulevard Sir-Wilfrid-Laurier, aux intersections du boulevard du Millénaire et de la montée Robert, ainsi que la création d’une place publique sur la rue Principale entre l’église et la mairie.

Le projet des passages sécurisés pour les piétons et cyclistes par la mise en place d’aires de refuge au terre-plein central de la route 116 a été présenté par Chantal Pineault. L’estimation des coûts s’élève à 50 000 $ et doit d’abord obtenir l’autorisation du ministère des Transports du Québec. Ce projet est arrivé en tête des 16 idées proposées avec un total de 1 032 points. « Je suis très contente du résultat : les gens ont cru en mon projet. En raison de la 116, j’ai toujours trouvé que Saint-Basile est malheureusement divisée en deux villages, au nord et au sud, ce qui a déjà entraîné un décès, ici, ainsi qu’à Saint-Bruno. J’espère que ces aires de refuge permettront aux gens de se sentir en sécurité lors de leurs déplacements de chaque côté de la 116. C’est une grande fierté pour moi de savoir que mon idée se concrétisera l’année prochaine. Ça devrait améliorer les choses, et qui sait, peut-être éviter des décès. J’aurai apporté ma contribution », mentionne au Journal de Saint-Basile Chantal Pineault. Ironiquement, c’est en circulant sur la 116 que la citoyenne a remarqué le panneau annonçant le processus de budget participatif. « Je me suis dit : “Advienne que pourra!” Apparemment, je ne suis pas toute seule à y avoir cru. » 

La création d’une place publique pour un lieu de repos, de rencontres, d’activités culturelles et de visites patrimoniales mettant en valeur le noyau villageois est l’idée de deux citoyens, Josée LaForest et Richard Pelletier. Ils représentent respectivement deux associations communautaires, soit la Fabrique/Unité pastorale et la Société d’histoire de Saint-Basile-le-Grand. L’estimation des coûts de ce projet est de 150 000 $. Mais auparavant, le Diocèse de Saint-Jean-Longueuil doit donner son autorisation. Les citoyens ont accordé à ce projet 1 005 points. « Je suis extrêmement heureux et satisfait de cette annonce! L’idée d’un parc, accessible au public, me trottait dans la tête depuis un moment. Aussi, ça fait longtemps qu’à la Société d’histoire, nous avions à cœur le centre du village. L’objectif était de créer un sentiment d’appartenace avec ce lieu extraordinaire, d’accroître l’apport de ce patrimoine », déclare Richard Pelletier en entrevue.

Ces deux projets totalisent une somme de 200 000$, montant réservé au programme triennal grandbasilois des dépenses en immobilisations pour financer des projets soumis par des artisans et choisis par la population, soit exactement ce qui était prévu pour ce premier processus de budget participatif entrepris par l’une des premières villes au Québec. La création d’un parc canin, avec 595 points, et la construction d’une scène extérieure, avec 494 points, arrivent respectivement 3e et 4e parmi les 16 projets soumis à la période de votation, qui s’est déroulée du 9 au 19 octobre. 

Au total, il y a eu 498bulletins de vote pour une participation de 3,5 % des Grandbasilois pouvant voter, soit ceux âgés de 16 ans et plus. Sur les quelque 500 personnes qui se sont associées à la démarche, 1,5 % d’entre eux avaient 16 et 17 ans, nous informe le maire de Saint-Basile-le-Grand, Bernard Gagnon. « Le conseil a été impressionné par la qualité et la quantité des projets proposés, de même que par la participation citoyenne. Il n’y a pas de mauvais projets. Ils sont tous excellents, mais la population a fait savoir son choix » d’expliquer Bernard Gagnon. 

Si vous aviez 200 000 $, que feriez-vous pour la collectivité? C’est la question que la Ville, accompagnée par le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM), a posée aux Grandbasilois en juin dernier. En tout, 48 citoyens ont répondu à l’appel en proposant une idée d’investissement pour améliorer leur milieu de vie. Les 16 projets retenus ont été exposés et soumis au vote de la population.

La démarche s’est avérée tellement satisfaisante que la Ville souhaite maintenant recommencer en 2015. « Cette fois en élargissant le spectre des consultations, en y incluant le budget de fonctionnement de la municipalité » a annoncé le maire Gagnon.

La réalisation des deux projets retenus sera confirmée dans le cadre de l’adoption des prévisions budgétaires et du programme triennal des dépenses en immobilisations lors de la séance extraordinaire du 15 décembre prochain.