La vie à Saint-Bruno entre 1914 et 1918

La Société d’histoire de Montarville et les festivités de la Saint-Jean

Encore cette année, la Société d’histoire de Montarville a participé aux fêtes de la Saint-Jean en tenant son exposition au Vieux Presbytère. Le thème était : « 1914-1918 et la vie à Saint-Bruno ». La pluie du 24 juin a coupé le plaisir à de nombreux Montarvillois, si bien que l’affluence à l’exposition n’a été que d’environ 150 personnes, tandis que la veille, 450 d’entre elles ont visité l’exposition avec beaucoup d’intérêt.

Le centenaire de la Première Guerre mondiale a été souligné de façon synthétique et imagée par cette exposition composée de panneaux et de présentoirs. Les premiers ont mis en évidence les causes de la « Grande Guerre», des reproductions d’affiches pour le recrutement de soldats, des tableaux décrivant les grandes étapes de la guerre par une ligne du temps. Sur d’autres panneaux, les visiteurs ont pu apprécier une copie de la page frontispice du journal La Patrie annonçant l’Armistice, signé le 11 novembre 1918. Les horribles pertes de cette guerre si meurtrière étaient affichées : 8 millions de morts, 20 millions de blessés, « une génération de sacrifiée », pouvait-on y lire. Le Canada à lui seul a perdu 60 661 soldats sur une population de  7,2 millions habitants. Les photos des noms de trois rues à Saint-Bruno qui rappellent des batailles célèbres : Verdun, Cambrai et Vimy.

On sait que Raymond Pease, fils de Edson Loy Pease, est allé à la guerre et en est revenu. Il a été impossible de savoir si d’autres Montarvillois y sont allés. M. Guilbert a retrouvé une dizaine de fiches de recrutement, mais cela ne signifie pas que ces hommes ont traversé l’Atlantique. 

Dans les présentoirs, on a pu voir un livre intitulé Les tranchées, un casque de soldat, un obus, un volume racontant la guerre, des cuillers à l’effigie des grands généraux, des cartes postales écrites en sténographie, car c’était surveillé. Également, un autre livre joignait le journal écrit principalement dans les tranchées par le Private Raymond Duval (grand-oncle de l’auteure de cet article), et ses mémoires, datant des années 50.

D’autres panneaux illustraient la vie à Saint-Bruno à l’époque. Sur l’un d’eux intitulé 1914 : la vie à Saint-Bruno, on apprenait l’origine des résidants de la municipalité, les langues parlées, les religions ainsi que les différents métiers pratiqués, les lieux où habitaient les divers chefs de famille. Un second tableau était dédié à la vie municipale. Il affichait les photos des maires Oscar Berthiaume et Arthur Léonard et les noms des députés. Un autre tableau consacré à la vie paroissiale révélait que ce sont les curés Joseph-David-Arthur Champagne et Joseph-Sévère Renaud qui étaient en fonction. Des photos illustraient « La vie au village » : hôtels, école, bureau de poste, maison Campeau, maréchal-ferrant, moulin à scie et cannerie, gare, médecin. Le fonds du Dr Émile Choquette était exposé dans un présentoir. Divers objets rappelaient l’époque, dont deux peintures représentant d’anciennes maisons sur la rue Montarville, faites par un peintre itinérant.

Les membres du conseil d’administration de la Société d’histoire de Montarville se sont, comme chaque année, costumés selon l’époque. Ils personnifiaient les gens de la municipalité : le curé, le médecin, la postière, la maîtresse d’école, une dame, M. et Mme Edson L. Pease (M. Pease, premier représentant des familles anglophones installées sur la montagne, a fondé les serres Mont-Bruno Floralet le Club de golf.)

La recherche, tant sur la guerre que sur la vie à Saint-Bruno, a été réalisée par le président de la SHM, Bernard Guilbert, tandis que le montage des tableaux était l’œuvre de Colette Deslières. 

Une exposition très réussie qui a suscité beaucoup de questions et d’intérêt de la part des visiteurs. Un garçon d’une dizaine d’années a demandé à parler à quelqu’un qui était allé à la guerre. Il ne s’en trouvait pas parmi les membres du CA; cependant, l’un d’eux, Richard Bouffard, a été militaire et a pu répondre à plusieurs des questions du jeune garçon. Cette exposition succédait à celle de l’an dernier intitulée Nos écoles. Encore une fois, une page d’histoire est tournée.