De Loretteville à Kandahar en passant par Saint-Bruno

Lieutenant-colonel Simon Bernard

Fils et petit-fils de militaires, le lieutenant-colonel Simon Bernard représente la cinquième génération de sa famille à embrasser cette carrière Il demeure depuis deux ans à Saint-Bruno-de-Montarville, l’un des neuf déménagements auxquels lui et son épouse ont dû faire face au cours des 21 dernières années.

« Je suis choyé d’avoir joint le Royal 22e Régiment; c’est une passion que j’ai toujours eue, puisque j’ai grandi dans ce milieu. C’est un beau défi et le Régiment offre des opportunités. Mais après 26 ans de services et plusieurs déménagements, je retiens surtout tous les sacrifices que ma femme Sophie a dû faire : cercles d’amis, carrière professionnelle, déménagements fréquents. Une carrière dans les forces militaires, ça demande beaucoup de sacrifices de la part de la famille », mentionne le lieutenant-colonel Simon Bernard, que le journal a rencontré.

Natif de Loretteville, Simon Bernard a amorcé sa carrière militaire à 17 ans au Collège militaire royal de Saint-Jean-sur-Richelieu en 1988. Il termine ses études et obtient son brevet d’officier en 1993, alors qu’il occupe le poste de commandant de l’escadre des élèves officiers (COMA). « C’était un poste fort important; j’étais le plus haut des élèves officiers dans la hiérarchie, mais je n’avais pas tant de latitude. Par contre, à 22 ans, ç’a été une belle expérience! » explique Simon Bernard.

Le Montarvillois a servi plus de 10 années au sein du 2e et du 3e Bataillon du Royal 22e Régiment en plus de commander le 2e Bataillon du Royal 22e Régiment et la Citadelle de Québec, de 2010 à 2012. « Non seulement j’étais responsable de la Citadelle de Québec, mais Sophie et moi y avons vécu pendant ces deux années », de poursuivre celui qui, en tant que commandant de 2e Bataillon du Royal 22e Régiment, avait a sa charge plus de 700 hommes. « C’est l’une des grandes fiertés de ma carrière! »

Le bachelier ès arts en administration a également participé à trois opérations des Nations unies et de l’OTAN. D’abord en 1995, en Croatie, à titre de commandant de peloton, ensuite en 2004 au sein de la Brigade multinationale de Kaboul, en Afghanistan, et finalement à titre de J5 de la Force opérationnelle interarmée Afghanistan à Kandahar en 2009. « En raison de mes fonctions, je n’étais pas sur le terrain aussi souvent que nos valeureux guerriers, mais personne ne revient intact de l’Afghanistan, dira-t-il en entrevue. C’était une mission des plus complexes. L’ennemi est furtif, se dissimule dans la population et ne porte pas d’uniforme. Leur culture est très différente de la nôtre. »  

Au pays, il a pris part à trois missions d’assistance humanitaire : lors des crues de la rivière Rouge au Manitoba en 1997, à la crise du verglas de 1998 et lors des inondations en Montérégie au printemps 2011, où il commandait la Force opérationnelle domestique. « Lors de la crise du verglas, j’étais basé au sud de l’Ontario à l’époque. Pour les inondations en Montérégie, d’ampleur historique, je me souviens que nous avons été reçus à bras ouverts par la population. Ce sont des défis énormes », de poursuivre l’homme de 43 ans qui a aussi une maîtrise ès arts en étude sur la conduite de la guerre, qu’il a complétée dans ses temps libres. Il est également diplômé du programme de commandement et d’état-major interarmées du Collège des Forces canadiennes.

Préfère-t-il les missions d’assistance humanitaires ou commander en situation de guerre? « Les deux sont des défis en soi. Et quand on joint une carrière militaire, c’est parce qu’on est à la recherche de défis. »

Lors de ses affectations extrarégimentaires, il a notamment occupé la fonction de chef de cabinet du Commandant de la Brigade de réaction rapide du Commandement Allié Europe (AMF(L)) à Heidelberg, en Allemagne, une « expérience incroyable » et l’un de ses plus beaux souvenirs militaires.

S’il n’avait pas joint le Royal 22e Régiment, Simon Bernard croit qu’il aurait fait une carrière en relations internationales.    

Le lieutenant-colonel Simon Bernard occupe présentement le poste de G3 de la 2e Division du Canada et de la Force opérationnelle interarmée (Est) (FOI(Est)), à Montréal.

Mentionnons qu’en 2014, le Royal 22e Régiment souligne son 100e anniversaire.