Claude Bourassa part avec le sentiment du devoir accompli

Trente-trois ans au Service de sécurité incendie

Après 33 ans de travail au sein du Service de sécurité incendie, dont 29 à titre de directeur, Claude Bourassa prend sa retraite. Le Grandbasilois fermera la porte de la caserne de la rue Savaria une dernière fois, le 28 mai prochain. Sa prochaine mission : éteindre les feux de ses petits-enfants.

« C’est un départ bien mérité. Je suis fier de ce que j’ai accompli ici pendant toutes ces années. Nous partions de loin à mon arrivée. Les pompiers n’étaient pas formés, nous n’avions pas de caserne et l’équipement était grandement déficient. Aujourd’hui, je m’en vais et les gars ont reçu les formations qui s’imposent, notamment en interventions spéciales et en sauvetage sur glace, par exemple, l’équipement est à jour et nous avons une caserne potable », mentionne Claude Bourassa, que le Journal de Saint-Basile a rencontré.

Claude Bourassa rappelle que lors de son embauche à temps partiel en 1981 comme pompier, la bâtisse du 39, rue Savaria servait simultanément de cohabitation aux policiers et aux pompiers, mais aussi en tant que garage municipal et bibliothèque.

Il a été promu au titre de directeur du Service de sécurité incendie de Saint-Basile-le-Grand en décembre 1985, toujours à temps partiel, alors qu’il partageait son horaire à temps plein comme lieutenant des opérations à Montréal depuis 1974. Un emploi qu’il a cessé en janvier 2002 pour se consacrer uniquement à la caserne grandbasiloise. « L’emploi m’intriguait. Ce n’est pas familial. J’ai vécu dans Hochelaga-Maisonneuve, un quartier où les incendies étaient fréquents chaque semaine, alors j’étais impressionné par ce que j’observais. En même temps, j’ai toujours aimé le style militaire et paramilitaire. J’ai essayé; personnellement, jamais je n’aurais pu ne pas aimer ce métier. C’est le plus beau du monde! »

De son passage à Saint-Basile-le-Grand, il retient l’expérience acquise et les relations humaines entretenues avec les citoyens. Relations qu’il n’a pas pu établir avec la population de Montréal, les contacts humains étant rares parce que c’est « trop gros ». Claude Bourassa était sur le terrain comme directeur lors des catastrophes des BPC, de la crise du verglas et des inondations du Richelieu. Il était aussi dans l’action lors des incendies du Centre de bénévolat et du bar Le Huard, sur la montée Robert, et du BMR Matco Ravary, sur la route 116.

Son regret? La fermeture du service de premiers répondants, il y a une dizaine d’années, parce c’était trop difficile à gérer à temps partiel. « C’est moi qui ai recommandé qu’on l’abolisse. Je le regrette aujourd’hui parce qu’il s’agissait d’un service indispensable. »

Sa fierté? Quitter un Service de sécurité incendie digne de ce nom, respecté et respectable. « De mon côté, je m’en vais avec le sentiment du devoir accompli. Évidemment, il y a toujours place à amélioration, mais je laisse à mon successeur quelque chose de potable. Je suis fier de ce que je laisse en héritage », ajoute Claude Bourassa. Son remplaçant, Alexandre Temblay, entrera en poste le 5 mai, trois semaines avant le départ du directeur actuel afin d’assurer une transition. 

Selon monsieur Bourassa, pour devenir un bon pompier, il faut être patient, courageux, faire preuve de don de soi et avoir beaucoup d’empathie.

Ce qui va lui manquer, c’est le travail de groupe, le contact avec cette deuxième famille que sont les pompiers. « J’aimerais rappeler que les directions de service ne sont jamais meilleures que leur personnel. La qualité des pompiers sur le terrain facilite le travail du directeur, et toutes ces années, j’ai été gâté en fait de personnel. »

Profiter de la vie  

Malgré son départ de la caserne, Claude Bourassa ne se retrouvera pas seul. Il s’en va rejoindre sa famille, ceux avec qui il veut maintenant reprendre le temps perdu. Mari, père et grand-père, l’homme compte bien s’occuper de ses trois, bientôt quatre, petits-enfants, quitte à devoir éteindre d’autres sortes de feux. « Je ne me retrouverai pas seul, je passerai du temps avec ma femme, mes enfants et petits-enfants, mais la dynamique ne sera pas la même », de conclure le directeur du Service de sécurité incendie.