Martine Ouellet rencontrerait la Ville de Saint-Bruno

Transport du pétrole par train

La députée de Vachon et porte-parole officielle en matière de transports, Martine Ouellet, devrait rencontrer la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville au début du mois de septembre dans le cadre de sa courte tournée sur les dangers relatifs au transport de pétrole par train. La date spécifique n’a pas été déterminée, mais les deux parties sont en discussion.

Cette série de rencontres avec des élus municipaux, qui pourrait s’étirer jusqu’à la rentrée parlementaire, le 15 septembre prochain, s’intéresse au projet de Belledune, au Nouveau-Brunswick, et qui vise l’exportation du pétrole des sables bitumineux de l’Alberta.

Selon Martine Ouellet, si ce projet doit voir le jour, 240 wagons-citernes, soit l’équivalent de quelque 170 000 barils de pétrole, traversaient chaque jour des villes telles que Saint-Bruno-de-Montarville, Longueuil, Saint-Lambert et d’autres municipalités du Bas-Saint-Laurent et la Vallée de la Matapédia.

« C’est un projet qui me préoccupe parce que c’est avant tout du pétrole pour exportation en provenance de l’Alberta. Il ne vise aucune consommation et aucune transformation au Québec. Nous savons que le trafic ferroviaire a considérablement augmenté au cours des dernières années », déclare la députée.

Les plus aptes à réagir

Elle sollicite, par conséquent, l’appui des municipalités. D’après Martine Ouellet, ce sont souvent les villes qui sont les plus aptes à réagir en cas d’incident.

« Nous nous demandons légitimement est-ce que c’est au Québec de faire les frais de la volonté d’augmenter l’extraction des sables bitumineux de l’Alberta? se questionne aussi la députée. Est-ce que le Québec acceptera d’être le dindon de la farce? Le projet de Belledune ne comporte que des risques environnementaux très importants, des risques d’incidents ainsi que des impacts économiques négatifs ».

La députée soutient que dans le contexte de la campagne électorale fédérale, elle souhaite que les candidats et les chefs des différents partis tendent une oreille attentive à la réalité des communautés visées.

Le maire Murray ouvert à une rencontre

Le maire de Saint-Bruno-de-Montarville, Martin Murray, affirme pour sa part être ouvert à rencontrer la députée. Il désire d’abord connaître les sujets qui y seront abordés lors de la rencontre avant de se prononcer davantage sur le sujet.

Rappelons que des villes de l’agglomération de Longueuil, dont la Ville Saint-Bruno-de-Montarville, ont mis sur pied en novembre 2014, un comité directeur visant entre autres à mobiliser une meilleure gestion des risques liés au transport des matières dangereuses sur la Rive-Sud.

Le plan d’action de ce comité serait dévoilé dans les prochaines semaines.

Les municipalités ont leur mot à dire

David Robitaille, professeur de droit civil de l’Université d’Ottawa et administrateur au Centre québécois du droit en environnement (CQDE), croit que les municipalités ont leur mot à dire sur les enjeux du transport par wagons-citernes.

« Nous sommes dans une belle période du droit constitutionnel qui accroît la légitimité du droit provincial et des règlements municipaux à l’égard des entreprises dites fédérales, croit M. Robitaille. Il existe un principe qui veut que ces entreprises, même fédérales, doivent respecter les lois provinciales et les règlements municipaux, en autant que ceux-ci n’ont pas été adoptés spécifiquement d’imposer des limites à ces entreprises ».

Il cite entre autres une jurisprudence de la Cour Suprême datant de 2007, et qui évoque la recherche constante de l’équilibre entre les intérêts locaux et l’intérêt national.