Saint-Bruno ne sanctionne pas

Boîtes de dons non autorisées

Mardi, une boîte de dons de vêtements usagés faisait son apparition sur un terrain inoccupé de la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville, juste en face de l’hôtel de ville. Une pratique interdite par la municipalité, qu’elle n’a pas sanctionnée.

La Fondation québécoise pour les familles monoparentales (FQFM) a dû récupérer dans la journée son conteneur placé juste devant l’hôtel de ville à Saint-Bruno. L’organisme s’était approprié un terrain privé sans la permission du propriétaire. Il n’avait même pas pris la peine d’en avertir les autorités locales, même si la fondation prétend le contraire. « Le propriétaire nous a appelés pour qu’on déplace notre boîte de dons, mais la Ville nous en avait donné l’accès», prétend pourtant l’organisme largement décrié pour ses pratiques par la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec (FAFMRQ).

Vérification faite, c’est la Ville qui a ordonné à la FQFM de récupérer sa boîte de dons. « Cela fait plusieurs années que ça dure. Nous sommes la seule fédération d’associations pour les familles monoparentales au Québec et aucune d’entre elles ne reçoit une aide quelconque de cet organisme, qui ne sert que ses intérêts personnels », explique Sylvie Lévesque, directrice générale de la FAFMRQ.

Clonage de cartes

Un reportage de La Facture, émission de Radio-Canada, indiquait que la fondation loge à la même adresse qu’une compagnie, Gabriel déménagement, dont le propriétaire a été condamné pour fraude en 2005. Dans le reportage, on indique même que Gabriel Flonta, le propriétaire, a aussi été décrit dans une procédure judiciaire en 2010 comme un chef en matière de clonage de cartes.

Un des employés de la FQFM nous apprenait au téléphone qu’il récupère en moyenne une trentaine de boîtes de dons par jour de vêtements usagés. Il n’a jamais été possible de parler au propriétaire. La Ville nous a confirmé que le règlement de zonage n’autorise pas les boîtes de cueillette de dons de vêtements déposées à l’extérieur, sur le territoire. « Nous avons effectivement avisé le propriétaire du terrain en face de l’hôtel de ville d’enlever la boîte qui y avait été déposée. Nous n’avons pas beaucoup de cas similaires à traiter. Peut-être deux ou trois par année », selon la direction du développement urbain de la municipalité.

Aucune sanction

L’entreprise, après avoir récupéré sa boîte de dons, n’a pas été sanctionnée par la Ville. « Nous n’arrêtons pas de dénoncer ces pratiques, mais nous ne sommes qu’un organisme à but non lucratif. Nous n’avons pas les reins assez solides pour mener des poursuites juridiques. À Montréal, dans l’arrondissement de Villeray – Saint-Michel – Parc-Extension, il y a des amendes, mais après les avoir payées, les gens recommencent. Cela doit être très rentable », conclut Mme Lévesque.