Maire et directeur général à Saint-Bruno

Martin Murray

Les élus de l’opposition dénoncent l’intérim qu’assure le maire de Saint-Bruno-de-Montarville à la direction générale de la Ville, à la suite d’un congé de la directrice générale. L’Alliance municipale dénonce la situation auprès du  ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire (Mamot).

« Mercredi dernier, nous avons reçu une directive de la Ville indiquant qu’à nouvel ordre, Martin Murray, maire de Saint-Bruno-de-Montarville, prendrait en charge la coordination des dossiers en l’absence de la directrice générale. De plus, cette information, prise sans consultation ni explication, nous a été transmise par la directrice du Greffe. Le maire, en toute contradiction avec la loi régissant les cités et villes, tente de nouveau de s’arroger des pouvoirs qui ne lui sont pas dédiés », s’indigne Thérèse Hudon, conseillère municipale et chef intérimaire de l’Alliance municipale, parti de l’opposition à Saint-Bruno-de-Montarville.

Elle reproche au maire de ne pas respecter la séparation des pouvoirs entre le politique et l’administratif, comme le préconisent la loi et les recommandations de l’Union des municipalités du Québec. Elle s’indigne d’autant plus que Michael O’Dowd, conseiller municipal de l’opposition, aurait reçu, à la suite d’une demande d’information à un directeur de service, qu’« il ne sera pas possible de rencontrer le directeur de service, sauf en compagnie de Martin Murray. Il faudra désormais, pour avoir une réponse, que l’emploi du temps du maire coïncide avec celui du chef de service », d’ajouter Mme Hudon.

Un ultimatum

Dans un courrier adressé au maire, aux élus et aux directeurs de services de Saint-Bruno, au Mamot et aux médias, les trois élus de l’opposition donnent un ultimatum au maire pour régler la situation. « Nous vous accordons jusqu’au 3 août pour qu’un directeur par intérim soit nommé. À défaut de quoi, nous prendrons les mesures pour que la démocratie soit respectée et que l’administration des directeurs et employés ait l’autonomie requise face à votre ingérence », peut-on y lire. 

Situation d’urgence

« Cet ultimatum est inacceptable! Cela montre la petitesse d’esprit de ces gens-là. De quel droit m’accorde-t-on jusqu’au 3 août pour avoir un directeur par intérim, alors qu’ils ne connaissent rien de la situation? » de répondre M. Murray. Le maire se dit profondément choqué de rendre public le fait que la directrice générale doit s’absenter pour des raisons personnelles durant une période non déterminée.

« Je réponds à une situation d’urgence. Du jour au lendemain, la directrice générale doit prendre un congé non déterminé. Nous sommes en période de vacances et nous n’avons pas de directeur adjoint ni aucun directeur de service prêts à assurer l’intérim. J’ai dû répondre à une situation d’urgence. On regarde si une personne à l’externe peut assurer l’intérim avant le retour que je souhaite le plus rapide possible de Mme Hamelin. Notre objectif est de combler le poste le plus rapidement possible », explique M. Murray.

« Ce n’est pas une question de vouloir ou pas, cela fait partie du rôle de chef de service d’assurer l’intérim de la direction générale au besoin. Le maire n’a aucune excuse possible. Si personne à l’interne ne veut assurer l’intérim de la directrice générale, cela montre dans quel état sont les rapports entre M. Murray et son administration », de conclure Mme Hudon.  

Pour l’UMQ

Pour l’UMQ, la séparation du politique et de l’administratif dans une Ville est indispensable et protégé par la loi.  « De la même manière qu’il existe un système de maire suppléant pour les élus en cas d’absence du maire, un directeur général doit avoir un directeur adjoint ou un directeur de service pour le remplacer au besoin. Il faut qu’il y ait une distinction nette entre le politique et l’administratif », a indiqué au journal Patrick Lemieux, de l’UMQ.