Casque obligatoire et intersections sécurisées

Rapport du coroner sur la mort de Julianne Riendeau

Le 24 juillet 2014, vers 18 h, Julianne Riendeau a été heurtée mortellement par une automobile alors qu’elle traversait à vélo la route 116 au niveau de l’intersection avec le boulevard De Boucherville, à Saint-Bruno-de-Montarville. Le rapport d’investigation du coroner, récemment dévoilé, recommande le port du casque obligatoire et une intersection plus sécuritaire.

« Je recommande au ministère des Transports du Québec, conjointement avec la municipalité de Saint-Bruno-de-Montarville, de revoir la configuration de l’intersection de la route 116 avec le boulevard De Boucherville et d’y envisager la construction d’une structure – un tunnel, par exemple – permettant d’éviter les conflits entre les usagers de la route les plus vulnérables et les véhicules à moteur », indique le coroner Jean Brochu dans son rapport. 

Il recommande aussi à la municipalité de rendre obligatoire le port du casque aux cyclistes de moins de 18 ans circulant à bicyclette sur la voie publique dans la municipalité. Sur ce dernier point, il est possible de lire dans un règlement de la Ville de Sherbrooke qu’il est « défendu à toute personne prenant place sur une bicyclette et qui est âgée de moins de 18 ans de circuler sur la promenade urbaine, les sentiers multifonctionnels et les voies cyclables sans être équipée d’un casque protecteur conçu pour cette activité ».

Tout est ouvert

« Le port du casque n’est pas la panacée qui réglera tous les problèmes. Il faudra regarder cette question à l’interne. Aujourd’hui, les enfants portent en grande majorité un casque. Pour les adolescents, c’est un peu plus difficile. Dans cette situation, casque ou pas casque, l’accident serait resté mortel, explique Martin Murray, maire de Saint-Bruno-de-Montarville. Je n’écarte rien, mais avant, je veux avoir les conseils du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) et voir comment cette obligation de porter un casque se déroule dans les municipalités qui ont adopté cette mesure. »

Le coroner explique, d’autre part, que l’intersection permet aux piétons de traverser d’un côté et aux vélos de l’autre, mais avec un temps moindre. « Le ministère des Transports considère que la personne qui franchit l’intersection à cet endroit devrait enfourcher son vélo; sinon, elle devrait circuler de l’autre côté de l’intersection, au même endroit que les piétons, où le temps de passage est nettement plus long. » Il pointe du doigt les souhaits de la Ville, en 2010, qui avait demandé cette installation.

« Si ce qu’a fait la Ville en 2010 est un non-sens, on corrigera la situation. On veillera aussi, avec le ministère des Transports, à ce que tout soit sécuritaire aussi bien pour les cyclistes que pour les piétons. Une des solutions envisageables serait de bloquer toutes les lumières du carrefour en appuyant sur un bouton. Il faudra aussi accroître la surveillance policière au coin Seigneurial et De Boucherville », de conclure M. Murray. 

Une règle uniforme ou pas de règle

« L’obligation du port du casque à vélo, si elle doit devenir une règle, devrait s’appliquer à tous en l’intégrant au code de la route. La règlementation municipale ne devrait pas avoir l’autorité de prendre ce genre de décision. Si le casque devenait obligatoire à Saint-Bruno et pas à Saint-Basile, devrions-nous sanctionner un jeune qui vient de Saint-Basile sans casque et qui traverse Saint-Bruno? Cette règle deviendrait difficilement applicable et mettrait les policiers dans une situation délicate », indique Denis Desroches, directeur du Service de police de l’agglomération de Longueuil.