Une fausse bonne idée?

Agrile du frêne à Saint-Bruno-de-Montarville

Alors que l’agrile du frêne décime les arbres les uns après les autres à Saint-Bruno-de-Montarville, il existe une zone très boisée au sein de la municipalité qui, paradoxalement, résiste au fléau. Le parc national du Mont-Saint-Bruno n’a pas encore détecté l’insecte dans ses frênes.

« Il serait impossible de recenser tous les frênes de nos parcs nationaux. On participe au réseau de dépistage de l’agrile, mais jusqu’à présent, aucun cas n’a été signalé. Si nous constations qu’un arbre est infecté, nous l’abattrions », explique René Charest, vice-président exploitation Parcs Québec de la SÉPAQ.

Si l’insecte s’installait dans les frênes du parc national du Mont-Saint-Bruno, la SÉPAQ n’aurait pas les moyens de le combattre et ne pourrait qu’abattre les arbres malades. « Nous sommes allés voir ce qu’il serait possible de faire en cas d’infestation, mais ça demanderait trop d’argent pour pas grand-chose. Nous pourrions comparer la situation à des pompiers qui voudraient éteindre un feu en forêt en n’éteignant que 20 % du feu. C’est irréaliste », précise M. Charest.

Processus écologique

D’autre part, les agents de protection des parcs nationaux ont la mission de maintenir un processus écologique pour toute intervention. Si le problème est mineur, ils n’interviendront pas et laisseront la nature trouver une solution par elle-même. « Si l’industrie forestière s’en trouve affectée, où si le mal représente un danger pour la population, nous intervenons. » M. Charest n’a été capable de donner au journal qu’un seul exemple où un traitement à grande échelle avait été effectué dans le Grand Montréal. « En 2000, dans la grande région de Montréal, le gouvernement avait décidé d’appliquer un traitement pour éradiquer le moustique causant le virus du Nil. » 

Aujourd’hui, le parc national du Mont-Saint-Bruno se porte bien. Un programme de suivi de l’intégrité écologique a été mis en place sur une période de 10 ans, de 2003 à 2012. Le rapport qui en a découlé montre qu’au parc national du Mont-Saint-Bruno, l’indice d’évolution des écosystèmes forestiers exceptionnels s’est amélioré.