Première équipe bénévole en recherche et sauvetage en Montérégie

Service d’urgence Montérégie

André Thiffault espère officialiser, en mars, la première équipe de bénévoles en recherche et sauvetage en Montérégie. Il souhaite ainsi, avec l’aide d’un grand nombre de bénévoles, aider les familles lorsqu’elles perdent des êtres proches. 

« Au Québec, il y a une trentaine d’équipes inscrites auprès de l’Association québécoise de bénévoles en recherche et sauvetage (AQBRS), aucune d’entre elles n’est en Montérégie. Nous voulons combler un manque. En tant que père de famille, si mes enfants se perdaient en forêt, je voudrais disposer de tous les moyens possibles pour les retrouver », explique André Thiffault, président et fondateur du Service d’urgence Montérégie en recherche et sauvetage.

Le regroupement recherche actuellement des instructeurs pour des formations en premiers soins et RCR, carte et boussole, GPS, techniques de recherche au sol, protection d’une scène de crime, survie en forêt, afin de consolider son équipe : « Nous sommes parfois vus comme de simples bénévoles, mais nous avons une réelle expertise. Il n’y a pas mille techniques pour faire de la recherche et nous les maîtrisons. »

Recherche de bénévoles 

Étant ancien pompier bénévole, lieutenant à Québec Secours et membre de Rescue Canada, l’expertise est au rendez-vous pour l’initiateur du projet; ce qui manque, ce sont les bénévoles. « Pour faire partie d’une équipe de sauvetage, il faut être le type de personne qui va s’arrêter afin de sauver quelqu’un en détresse, donne comme conseil aux futurs bénévoles M. Thiffault. Dans un monde idéal, nous aimerions recruter 300 bénévoles pour couvrir le plus grand territoire possible. Aujourd’hui, nous sommes une équipe de sept personnes expérimentés. »

Actuellement à la recherche d’un emploi, il se consacre depuis un an à l’élaboration du projet. « Le plus difficile est de trouver des partenaires pour financer du matériel qui peut valoir, au complet, près de 3500 $ par bénévole. Heureusement que beaucoup d’entre eux achètent leur équipement, car les partenaires au Québec se font rares », regrette-t-il. Certaines dépenses sont prises en charge par le gouvernement, par exemple les assurances des individus ou encore leurs frais de déplacement. Certains organismes, comme Action soins d’urgence régionale (A.S.U.R), leur proposent même, par échanges de services, du matériel de premiers soins, comme récemment l’entreprise SOS technologies.

AQBRS 

« On fournit l’équipement nécessaire aux 30 équipes bénévoles dans la province à la hauteur de nos moyens. Nous recevions, il y a quelques années, un financement du gouvernement qui n’existe plus aujourd’hui, surtout avec les restrictions budgétaires annoncées », indique Guy Lapointe, président de l’AQBRS. L’association, créée en 2002, est responsable de coordonner les 30 équipes de bénévoles dans la province et de leur fournir l’équipement adéquat selon leurs moyens. Longtemps encadrée par la Sûreté du Québec (SQ), elle est aujourd’hui immédiatement sous la direction du ministère de la Sécurité publique, qui fait appel à ses services au besoin.

« Nous sommes sollicités environ 50 fois par année pour des recherches au Québec. En Colombie-Britannique, là où le secteur forestier est le plus étendu, ce sont 400 recherches par année qui sont organisées. Il y a quelques années, nous comptions 1000 membres dans la province. Aujourd’hui, à la suite de critères de compétence plus élevés, nous avons 500 membres », avance M. Lapointe. Lorsque les services de police abandonnent les recherches, les bénévoles de l’AQBRS, si la famille les sollicite, peuvent poursuivre les recherches.

La Sûreté du Québec en Montérégie a confirmé qui lui arrivait de faire appel aux services des bénévoles de l’AQBRS.

« Lorsque les recherches se font sur un large périmètre, nous pouvons faire appel à leur service. Cependant, si nous sommes à la recherche de personnes dangereuses, pour des raisons de sécurité, les bénévoles ne participeront pas à nos fouilles », a indiqué Joyce Kemp, la porte-parole.