Des citoyens incommodés

Projet de condos « Saint-Bruno sur le lac »

Des Montarvillois ont manifesté leur mécontentement devant les répercussions que le projet résidentiel « Saint-Bruno sur le lac » leur impose. Ils se sentent complètement lésés devant le développement des phases 4 et 5 du projet qui les privera de toute tranquillité, jouissance et intimité une fois le tout terminé, d’ici trois ans.

Sylvie Lusignan, Patrick Dacheux, Alain Simard et Bernard Rodrigue, résidants sur les rues Clairevue Est et Dolbeau, se sont adressés au conseil municipal la semaine dernière en faisant état des inquiétudes que ce projet leur apporte et des conséquences que celui-ci leur fera endurer s’il est réalisé tel quel. En tout, ce sont huit résidences limitrophes à la zone qui sont touchées directement.

Selon un plan obtenu par l’un des propriétaires, les niveaux de terrains privés se situeraient entre un et deux mètres plus bas que le projet. Cette situation occasionnerait alors une accumulation d’eau aux extrémités de terrains.

De plus, selon les plans originaux, il devait y avoir une zone tampon d’arbres entre les terrains et les phases du projet. Les derniers arbres ont été abattus il y a deux mois, pour laisser place à un stationnement sur deux étages qui accueillera une centaine de voitures. Qui dit stationnement, dit hottes d’évacuation de CO2; celles-ci seraient installées vis-à-vis des résidences.

Sylvie Lusignan est la plus incommodée du secteur. Son terrain est six pieds plus bas que le projet. La phase 4 se trouvera à à peine 60 pieds de son terrain. Pour cette dame qui vit là depuis 35 ans, c’est une totale perte de jouissance, d’intimité et de valeur immobilière qu’elle subira. «Je me suis fait proposer de remblayer mon terrain six pieds plus haut, mais si j’accepte, je perds tout mon aménagement paysager actuel, je me ramasse à la même hauteur que le stationnement et toute l’eau qui s’égouttera de mon terrain ira chez mon voisin, lequel refuse que soit rehaussé son terrain », explique-t-elle.

Les huit résidences concernées ont été construites au milieu des années 1970. En moyenne, les propriétaires y habitent depuis 30 ans. « C’est comme si on nous avait oubliés!, exprime Mme Lusignan. Le projet a été conçu sans tenir compte de la dénivellation de nos terrains arrière, mais plutôt du niveau de la rue. »

Fatiguée par cette situation, Mme Lusignan souhaite maintenant déménager. « Je ne veux plus habiter ici. Je ne veux pas avoir à vivre comme ça encore trois ans, mais je ne peux même plus vendre ma maison maintenant à cause des travaux et du résultat que ça va donner!, dit Mme Lusignan. Je voudrais que le promoteur achète mon terrain, ainsi je pourrais retourner en campagne, là d’où je viens. »

Le maire, Martin Murray, a reconnu que les citoyens vivaient une « situation très problématique». « Nous aurions dû mieux évaluer le dossier au départ, mais nous allons assumer nos responsabilités face (aux décisions prises par l’ancien conseil). On va travailler avec tout le monde pour trouver les meilleures solutions possible à l’avantage des citoyens », a-t-il assuré.

Le 27 mai dernier, la Ville a rencontré les citoyens des deux rues concernées. Depuis, la base de béton de la phase 5 a été coulée. Au moment de mettre sous presse, le journal apprenait qu’une rencontre entre la Ville de Saint-Bruno, le promoteur et les résidants concernés était prévue le lendemain (le mardi 15 juillet), à l’hôtel de ville. Le but de la rencontre est de trouver des solutions ou des alternatives satisfaisantes pour tous.

La directrice du projet pour le groupe Lobato/Saint-Bruno sur le lac, Audrey Gagnon, n’a pas retourné l’appel du journal.