Agrile du frêne : il y a encore du travail à faire

Bien que la saison de traitement aux pesticides contre l’agrile du frêne soit terminée, il y a encore beaucoup de pain sur la planche pour réduire la proportion d’arbres infectés qui, selon l’entreprise montarvilloise Antidote Arboriculture, a connu  une progression inquiétante en Montérégie.

L’ingénieur forestier et président d’Antidote Arboriculture, Bruno Chicoine, souligne l’importance d’identifier les frênes, de caractériser leur vigueur et de statuer sur leur conservation ou leur abattage. «Même en septembre, il est possible de poursuivre l’identification des arbres infestés et de planifier leur abattage, afin de réduire leur proportion et d’étaler l’impact financier de l’agrile du frêne dans le temps. »

Pour le spécialiste, il est clair que l’agrile du frêne est présent partout à Saint-Bruno-de-Montarville, Sainte-Julie et Saint-Basile-le-Grand, et qu’il ne sert plus à rien de chercher les symptômes sur les frênes. «L’agrile est déjà là et si les arbres ne sont pas traités avant qu’ils n’atteignent le seuil critique, ils mourront.» Celui-ci explique que la propagation de l’agrile, un coléoptère originaire d’Asie et de la Russie orientale, se fait rapidement et force plusieurs citoyens à abattre des frênes matures trop infestés avant qu’ils ne deviennent dangereux pour les arbres du secteur. « Cette situation entraîne des coûts exorbitants pour les particuliers et les municipalités.»

Il poursuit en rappelant l’importance d’abattre rapidement les arbres irrécupérables. «Premièrement, il faut éviter la propagation vers les frênes d’autres secteurs. Deuxièmement, plus on attend pour abattre un arbre, plus le processus est dispendieux, car il n’est pas facile de grimper dans un arbre trop fragilisé pour entamer la coupe. Le travail est donc plus ardu et plus long.»

Selon le président d’Antidote Arboriculture, le nombre de frênes dépistés à Montréal a augmenté de près de 180 % entre février 2014 et février 2015. Il est passé de 205 à 572. « Sur la Rive-Sud (Montréal) et en Montérégie, l’observation sur le terrain démontre également une progression inquiétante, avec plusieurs nouveaux foyers d’infestation découverts dans de nombreuses municipalités durant l’été 2015 », précise-t-il.